Steak à chier ? Pas vraiment... !

En voilà un film qui, lors de sa sortie en salle, s'était fait bien défoncer par la critique et bien bouder par le public qui s'attendaient à voir une comédie populaire avec Eric et Ramzy. Personne ou presque ne savait qui était Quentin Dupieux. Personne ou presque n'avait vu son tout premier film Nonfilm. Personne ou presque ne connaissait donc son style.

Mais, maintenant, avec le recul, quand on sait qui est Dupieux et que c'est un film de Dupieux, que penser de celui-ci ?

Déjà, je suis allergique à Eric et Ramzy, qu'on soit chez Dupieux ou non. Je ne les supporte absolument pas ensemble. Je les trouve beaucoup plus énervants que drôles. Donc, autant dire que je n'ai pas aimé les scènes où on les voit tous les deux. J'ajoute que si Eric Judor n'est pas un comédien plus désagréable qu'un autre sans son compère, même s'il est étrange de le voir parmi des comédiens américains dans Wrong et Wrong Cops du même Dupieux (bon, après tout, ce n'est qu'une absurdité de plus dans l'univers bien absurde du réalisateur !), par contre seul ou à deux, je ne peux pas blairer Ramzy ; c'est plus fort que moi.

Conclusion, en dehors des scènes où le deux comédiens sont ensemble ou Ramzy tout seul, il y a des bons trucs dans les 80 minutes de Steak ?

Du non-sens total. Le titre n'a absolument rien à voir avec le contenu du film. Ce qui n'est guère étonnant. Le comportement tellement con des Chivers est une bonne source d'amusement.

Mais ma scène préférée est sans conteste le kidnapping. Dans ses premiers films, Dupieux a des éclairs de brillance dans un ensemble que l'on regarde d'un œil intrigué faute d'être vraiment admiratif (excepté pour ce qui est du culot du cinéaste à réaliser des films comme celui-là !). Cette scène, excellemment dédramatisée de par la réaction des personnages (ce qui donne un contrepoint comique assez efficace pour le coup !), est vraiment une petite perle dans le cinéma du réalisateur.

Pour ce qui est du fond, je ne vois pas particulièrement de pertinence prophétique, de dénonciation de la société, ou quoi que ce soit de ce genre (enfin, c'est à chacun d'en décider !). Les gens de 2007 étaient aussi cons que ceux de 2016 (L'année pendant laquelle se déroule le film. Pourquoi 2016 ? Je n'en sais fichtrement rien !) ; sauf que les premiers, contrairement aux derniers, n'avaient pas les réseaux sociaux pour le montrer autant. En fait, je pense plutôt que Dupieux voulait, comme à son habitude, se payer un gros délire.

Donc bilan, si je mets ce film en dessous de la moyenne des œuvres de Dupieux, c'est principalement pour Eric et Ramzy ensemble ou Ramzy tout seul. Mais, autrement, il y a quelques éclairs de brillance (oups, déjà dit !). Le culot du metteur en scène pousse à l'admiration (déjà dit aussi !). En conséquence, le film, dans son ensemble, ne manque pas d'intriguer.

Ce qui fait que si Steak n'est pas certainement pas pour moi un grand film incompris (point de vue défendu par quelques personnes aujourd'hui !), il ne mérite pas non plus d'être qualifié de navet comme il l'a été en 2007.

Ah oui, pour finir, une chose très importante, je suis fan de Phil Collins, donc cela ne me dérange pas d'arriver le dernier.