Poisson d'Argent
[Festival du film coréen 2016 à Paris - Jury SensCritique] Le concept de base était pourtant prometteur : suivre une jeune sans-abri dans sa survie, ses joies, ses peines. Mais Steel Flower est...
Par
le 29 oct. 2016
2 j'aime
1
Une sans-abri se loge dans des maisons vides pour essayer de s'en sortir. Durant l'hiver, elle quitte Seoul pour aller à Busan chercher du travail. Mais elle n'arrive pas à faire grand-chose sans téléphone ni adresse. Par-dessus tout, elle se fait souvent avoir par des gens et n'a personne à qui parler.
Une note peut paraître brutale et excessive, mais elle est avant tout subjective. Et c’est le cas de Steel Flower, véritable film qui divise. Parce que de mon côté, je n’ai pris absolument aucun plaisir quelconque à suivre les péripéties de Ha-dam, inutile petite madame qui ne sait de toute évidence pas où se mettre. C’est dommage, d’autant plus qu’encore une fois le sujet était intéressant (du moins ce que laissait transparaître le résumé), mais tout m’énerve dans ce film.
On commence par le seul point positif du film : l’actrice, Jeong Ha-dam. Le réalisateur Park Seok-yeong admire sans doute cette actrice, puisqu’elle était déjà présente dans son dernier film. Elle est vraiment très douée dans la transmission d’émotions grâce au faciès et il est évident qu’elle est une très bonne comédienne.
Mais oui, c’est le seul point positif du film, tant le reste me paraît dénué d’intérêt et de sens. Une aventure totalement inintéressante, qui se résume par une succession de jobs qui finissent toujours mal (à croire que les coréens sont tous méchants et ne pensent qu’à eux). La question du passé mystérieux de la jeune femme est complètement effacée, on ne sait ni d’où ni comment ni pourquoi elle vient à Busan. Le résumé du métrage apporte plus d’éléments que le film en lui-même, c’est dire la pauvreté navrante de la narration. Non, vraiment, rien n’est à sauver dans le film à part l’actrice. L’actrice, et pas le personnage, qu’on se le dise. J’ai rarement éprouvé autant d’énervement face à un personnage. Jamais elle ne se secoue, ne parle, n’agit comme une personne dotée d’un cerveau et d’une bouche pour parler. C’est juste exacerbant de suivre son parcours dénué d’intérêt. Si tout le film se résume à un amour passionnel du réalisateur pour les claquettes, soit, mais sans moi.
En plus de ça, la réalisation est franchement désolante. Non pas que ce soit mal filmé (quoique la caméra tremble un peu trop par moments, ce qui a le mérite de m’agacer encore plus), mais le film manque franchement d’une quelconque mise en scène. A part des gros plans des visages des protagonistes et des séquences de claquettes, le film nous laisse carrément sur notre faim. Enfin, si je peux utiliser cette expression, parce qu’il faut avouer que j’étais ravi lorsque le film s’est terminé. Peut-on faire plus stupide comme scénario ? Je demande, parce que récemment j’ai vu Hibou, un film horriblement désolant de Ramzy Bédia. Mais même dans Hibou, il y avait une (toute toute) petite réflexion, là il n’y a rien d’autre que l’immensité du vide, de la mer qui se fracasse contre des stupides claquettes.
Vous l’aurez sans doute compris ; je n’ai pas du tout aimé le film. Tout est lent, mais vraiment lent, sans doute parce que l’histoire est totalement mal amenée. On ne peut pas ne pas parler de cette complètement étrange scène d’ouverture, qui a au moins le mérite de poser les bases de la médiocrité du film. Et au moment où le film prend un peu d’envergure, tout part dans tous les sens, dans une violence (à la fois de paroles et de gestes) totalement hors de propos et encore plus inutile que le reste.
Le présentateur du film l’avait dit d’un ton plutôt comique : le film divisera. Mais moi, en sortant de la salle, je ne riais pas. Non, j’étais plutôt en colère contre moi-même d’avoir vu ce film, en plus juste après le génial Reach for the SKY. Stupide tas de rien, Steel Flower ne raconte rien d’autre que des claquettes sur une route. Certains parleront d’un incroyable film sensoriel et contemplatif, qui pose les bases du cinéma coréen visuel, avec une actrice et un personnage à couper le souffle par ses actions qui envoient un cri de douleur… Dans ce cas je prendrai grand plaisir à discuter avec eux. Non, clairement, je ne peux pas donner un quelconque point positif hormis l’actrice principale. Ah si, le fait que le film ne dure qu’une heure et vingt minutes.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films vus ou revus en 2016, Les meilleurs films de 2016, Itinéraire d'un Juré SensCritique, ou comment (re)découvrir le cinéma coréen en 13 films et Les meilleurs films coréens
Créée
le 26 oct. 2016
Critique lue 370 fois
4 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Steel Flower
[Festival du film coréen 2016 à Paris - Jury SensCritique] Le concept de base était pourtant prometteur : suivre une jeune sans-abri dans sa survie, ses joies, ses peines. Mais Steel Flower est...
Par
le 29 oct. 2016
2 j'aime
1
La première scène nous plonge directement dans le récit, sans explication sur le passé du personnage, rien n'est évoqué et le spectateur est libre d'imaginer ce qui lui plaît quand à son vécu avant...
Par
le 1 nov. 2016
1 j'aime
Steel Flower (2016) - 스틸 플라워 / 81 min Réalisateur : Park Suk-Young - 박석영 Actrice Principale : Jeong Ha-Dam - 정하담 Mots-clefs : Corée ; Drame ; Le pitch : Une jeune fille sans domicile fixe se rend à...
le 4 nov. 2016
1 j'aime
Du même critique
Le troisième film d'une saga a toujours été sujet de problèmes du côté de la licence X-Men. X-Men : The Last Stand était catastrophique par rapport à ce que Bryan Singer avait fait avec les deux...
Par
le 1 mars 2017
155 j'aime
24
(La cinquième va vous surprendre!) 1.Je n'ai assurément pas regardé mon portable. Pourquoi ? Parce que BABY DRIVER est un film ultra rythmé, sans temps mort, et vraiment divertissant. De là à dire...
Par
le 21 juil. 2017
101 j'aime
47
Musique! Vous arrive-t-il de stresser avant le début d'une séance ? Vous arrive-t-il d'avoir peur de ne pas aimer, peur d'être déçu ? C'était le cas avant la projection de La La Land. Avec toutes les...
Par
le 22 janv. 2017
82 j'aime
27