Le rôle de Stella, une vie allemande, que le réalisateur allemand Kilian Riedhof a offert à Paula Beer est l'un de ceux qui marquent une carrière, un véritable cadeau, à condition d'être à la hauteur, cet que l'actrice est, bien entendu, dans un registre assez proche de celui de Carice van Houten dans le Black Book de Paul Verhoeven. Stella, qui n'est pas un personnage imaginaire, chanteuse de jazz, a été aussi bien une victime qu'une coupable, même si l'Histoire a principalement retenu le deuxième aspect, de par la monstruosité des conséquences de ses actes, durant la seconde guerre mondiale à Berlin. Celle qui avait notamment le surnom de "poison blond", au sein de la communauté juive à laquelle elle appartenait, avait pour principal objectif de survivre et elle a accepté les pires vilenies pour y parvenir. Un personnage fascinant et ambigu, une fille comme les autres aussi bien qu'une femme fatale, dont le film évoque à grande vitesse la destinée, avec d'importantes ellipses à la clé. Le rythme trépidant et le côté spectaculaire parfois confus de l'entreprise desservent quelque peu l'intérêt pour le film même s'il donne envie d'en savoir bien plus sur cette anti-héroïne. Les admirateurs de Paula Beer, eux, ne doivent le rater sous aucun prétexte. Presque sans cesse à l'écran, elle y est prodigieuse.