Il faut bien dire que le résultat n'est pas à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre d'un tel projet. Si on retrouve un Michael Fassbender en parfaite maîtrise, successivement maniaque incompris, machiavélique en exil et mégalomane amer, le métrage laisse au final un goût étrange au générique, sûrement du à sa structure narrative. À la fois sa faiblesse et sa force, les trois actes du films, entrecoupés de courts flash-back, du Macintosh à l'iMac, nous font voir un Steve Jobs obsédé par lui et sa victoire. Le dynamisme et la subtilité apportés par un tel choix sont certes les atouts principaux du film, mais ils nous laissent en voir bien peu de cette intimité qui semble tant perturber Jobs l'imperturbable. On sait que tout est là, et pourtant on en a pas vraiment l'impression. Le maniaque (certain diront connard) devenu mania se métamorphose en père aimant et se détourne de ses obsessions pour sa fille. Bon. On a vu biopic moins Hollywoodien.