Second long-métrage sur l'icône Steve Jobs après la médiocre tentative instiguée par Joshua Michael Stern il y a deux ans, le nouveau film de Danny Boyle ne s'embarrasse pas de cet encombrant prédécesseur qu'il occulte et balaye d'un revers de main. Étiqueté comme le dernier-né du cinéaste aux irrécupérables manies clipesques, Steve Jobs ressemble surtout à l'indiscutable progéniture d'un Aaron Sorkin visiblement décidé à ringardiser le genre-même du biopic.
Difficile, en effet, d'oublier la présence du scénariste derrière cette mise en images « made by Boyle », étincelant principalement grâce à l'intelligence de son script. Tandis que les success stories portées à l'écran répondent souvent à la sempiternelle équation du rise & fall, celle de Steve Jobs (Michael Fassbender, impressionnant) dynamite totalement la forme cadenassée du biopic en évitant soigneusement l'hagiographie. Il n'est, pour autant, pas question de modeler le personnage en génie profondément détestable, si bien que les nuances sont légion lorsqu'apparaît le troublant portrait d'un homme complexe et tourmenté.
Représentant autant de comptes à rebours enclenchés avant le lancement d'un produit-phare, les interactions entre Jobs et son entourage (un casting de seconds rôles parfait) composent la structure opératique d'un film en trois actes. Nous ne verrons jamais la présentation de chaque innovation : Aaron Sorkin ne s'intéresse, une nouvelle fois, ni à la vitrine, ni aux apparences, mais bel et bien aux arcanes, aux coulisses de ces événements. Tant pis s'il en profite pour s'arranger avec la temporalité en compulsant ces échanges dans une salve quasi-ininterrompue de dialogues où le film perd en fidélité ce qu'il gagne en rythme et en vérité.
Pour lire la suite de cette critique : http://www.lesnouvelleslunes.com/2015/11/critique-steve-jobs-danny-boyle-2015.html