Danny Boyle fait parti de ses réalisateurs Anglais, qui tantôt passent inaperçu, tantôt se font remarquer. Pourtant chacun de ses films contiennent de véritables fulgurances cinématographiques. Steve Jobs confirme encore une fois le grand talent de ce british.
Le film est construit en 3 actes distincts, représentant chacun une bonne demi-heure précédant une présentation de produit de Steve Jobs (MacIntosh, Next, iMac). Là où le film fait preuve de fulgurance réside dans l'impression d'unité de temps. L'action se déroule en "temps réel", Danny Boyle contrôle sa caméra par certains plans séquences ou avec peu de cut au montage. Malgré le fait que ce film est essentiellement porté par ses dialogues, Danny Boyle arrive à créer une dynamique et une véritable ambiance, nous projetant dans le caractère complexe du visionnaire.
Comme dit préalablement, le film est porté par ses dialogues, rapides, aux répliques cinglantes mais lourdes de sens tant elles révèlent le caractère des personnages. Aaron Sorkin a fait un travail avec un véritable gant de soie quand on se penche sur le scénario et dialogue. En s'appuyant sur la biographie écrite par Walter Isaacson, il arrive à la nuancer, ce dernier disant dans la préface du livre que Jobs avait tendance a transformé la réalité pour en faire une version plus sympathique. Ce que Sorkin met en évidence ici.
Peu de choses sont à relever sur ce film, les acteurs sont excellents (mention spéciale à Seth Rogen qui est très subtil), Fassbender prend le Job(s) très à coeur, les plans donnent parfois le tournis et on découvre ce que l'on avait envie de voir: une face sombre de Steve Jobs, colérique, perfectionniste, avec un ego semblable à un Machiavel, manipulant, mentant pour atteindre son objectif.
Emballez le personnage dans un film passionnant, nous montrant sa grande intelligence, sa sensibilité, ses problèmes familiaux, rajoutez Grew Up At Midnight de The Maccabees pour finir le film, et vous touchez au frisson. Un beau frisson.