Amblin à Brooklyn
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Les films sur la faune prédatrice et dangereuse, que ce soit des serpents, des requins, des crocodiles, des chiens ou tout autre chose, sont presque un sous-genre à part du cinéma de bis. On a eu droit à des classiques tels que « Les Dents de la mer » ou « Crawl », des petites séries B rigolotes et bien troussées (« Des serpents dans l’avion », « Piranha 3D », ...) et aussi a beaucoup de productions de seconde zone peu regardantes sur la qualité. En ce qui concerne les araignées, un rare film de genre français a réussi à être à la fois réussi et reconnu par le public et le critique très récemment. Il s’agit bien sûr de l’excellent « Vermines » et son huis-clos dans un immeuble de banlieue aux prises avec des araignées mutantes. Viscéral, intense et extrême en plus d’être dans un premier degré très réaliste, ce fut la bonne surprise de la fin 2023 et un exemple rare de cinéma de genre français réussi. Quelques mois après apparaît donc cette réponse anglo-saxonne, « Sting » étant à la fois similaire dans son postulat et très différent dans son traitement tout en étant presque aussi réussi.
En effet, on retrouve ici un début d’intrigue similaire à son pendant hexagonal. Une araignée pas comme les autres (ici d’origine extra-terrestre plutôt qu’une espèce rare et inconnue), un immeuble et ses habitants (ici une famille et quelques locataires d’un immeuble cossu de New-York à la place d’une tour de banlieue) et des mises à mort ne faisant pas l’impasse sur le gore. Mais, très vite, « Sting » va plutôt choisir le drame intimiste versé dans un contexte de terreur à la limite du slasher, avec araignée hostile à la place du tueur plutôt, qu’un survival de groupe avec multiples araignées partout. Dans les deux cas, ce qui donne une valeur ajoutée et un caractère plus profond aux deux films, c’est bien le traitement réservé aux personnages. Ici également, les protagonistes sont bien écrits, fouillés et avec un profil psychologique fort et une histoire propre à chacun. Attention, on n’est pas non plus dans du Rohmer mais pour ce type de productions c’est assez rare pour être souligné. On s’attache aux personnages, en outre tous bien campés, et conséquemment on est davantage inquiétés par leur sort.
Louons également le beau travail des artisans en effets spéciaux de la boîte néo-zélandaise Weta tant le design et les trucages concernant l’araignée sont bien exécutés, tout comme la partie animatronique. On ne voit jamais les effets spéciaux et pour une petite production australienne comme celle-là, il est de bon ton de la souligner. Tout comme l’envie de délivrer une production se déroulant à New York mais en fait tournée en Australie. On y voit que du feu, « Sting » étant un huis-clos tourné en studio. Après, tout n’est pas parfait, il y a tout de même quelques facilités (le produit capable de tueur la bête trouvée de manière inopinée est une astuce de scénario bien pratique) et un côté prévisible dans l’issue (le sort de la petite famille) qu’on aurait aimé moins programmatique. Il n’empêche, la montée en tension est admirable, les attaques de l’araignée sont surprenantes, effrayantes et bien crades à certains moments donnant aux fans du genre leur quota de séquences bien dégoûtantes et écœurantes et le tout est parfaitement maîtrisé dans les effets. En somme, une nouvelle bonne surprise pour le genre arachnéen.
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Créée
le 3 juin 2024
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