Vin d'été pour une vendetta
Il est extrêmement simple de détester Stoker.
Il y a en effet une telle débauche d'idées visuelles, une telle surenchère de mise en scène, de montage, d'esthétisme (y a qu'à voir le générique) pour pouvoir se sentir repoussé soit par le style lui-même, soit par l'hyper-présence de la personnalité de Park Chan-wook.
Mais là où ses compatriotes ont en partie (ou totalement) raté leur entrée sur le sol américain (à leur corps défendant, pour certains, et prions pour Bong Joon-ho !), ce parti prix ostensible peut aussi séduire.
D'autant que quand elle est adossée à une première partie un brin mystérieuse et déroutante, la réalisation fait mouche. La forme épouse un fond en trompe l’œil hypnotique et s'y perdre y est délicieux.
Quand la dernière demi-heure décide d'épouser une forme plus polarisée, quand le mystère laisse la place au thriller, on a alors peur que le propos s'englue et que l'ensemble ne finisse par ressembler un mauvais De Palma.
(qui a crié pléonasme, au fond ?)
Mais, sur un fil précaire, l'ensemble finit par garder un équilibre salutaire et, pour peu qu'on y soit sensible, conférer à l'expérience un goût assez rare et savoureux.
Et puis, un film qui se permet d'utiliser un tel morceau pour illustrer une de ses scènes ne peut être foncièrement mauvais.
C'est cadeau: http://youtu.be/mQiDs9tKZv4