Stomp Out Loud est une de ces petites pépites totalement méconnues de l'art. À l'origine : un spectacle, où tout est bon pour faire de la musique. Stomp est un collectif de gens qui ne sont pas vraiment musiciens, pas vraiment batteurs, et pourtant ils tapent sur tout ce qui ne bouge pas et le résultat est musical. Il ne s'agit que de percussions, mais ça va bien au-delà des percussions ; on ne comprend même plus comment les artistes ont fait pour en arriver là.
Le film est en deux parties tellement distinctes qu'elles sont séparées par un générique. La première : un spectacle filmé mêlé d'une fiction. Des deux côtés de l'histoire, un New York glauque et sale que les percussions viennent secouer un peu. Seul le public nous rappelle que ces gens sont bien humains ; créativité, originalité, performance de l'interprétation musicale, chorégraphique et même humoristique, le tout cadré avec juste ce qu'il faut d'inquiétant dans les contreplongées et l'éclairage... On ressentirait un manque si les numéros finissaient, mais le montage magnifique bricolé *de brick et de broom nous tient tellement en haleine qu'on en suffoque quand la fin arrive... et ça n'a duré qu'une demi-heure.
La seconde partie : un film très peu scénarisé, encore mieux filmé, où c'est cette fois-ci Londres qui remplit le rôle de la mégalopole sombre éclairé d'un jaune tranchant. Même univers, même performance... Un peu dommage, mais ça en vaut bien la peine.
Peut-être n'aimerez-vous pas les villes noires et jaunes où on lutte contre les ordures en battant des objets, mais la performance est incroyable et la durée d'une heure du film s'adresse idéalement aux curieux. Procurez-le vous.