Stowaway
Stowaway

Court-métrage de Clarence Ford (2001)

Le business de l'immigration illégale

Voir Clarence Fork aux commandes d'un film au fort sujet social ne peut qu'inquiéter. L'homme est connu pour le manque de rigueur de sa narration (Naked Killer ou Dragon From Russia par exemple) et le côté "j'en rajoute dans le n'importe quoi" qui fait le charme du cinéma Hong Kongais mais n'est certainement pas adapté à ce type de films. Pourtant, au vu du résultat final, on en viendrait presque à réévaluer la filmo du bonhomme.

Tiré d'un fait divers réel le scénario montre une réalité rarement abordée par le cinéma Hong Kongais. La question de l'émigration était d'habitude traité par rapport aux difficultés d'intégration une fois arrivé, Stowaway place la réflexion plus en amont avec la question du pourquoi et du comment.

Le pourquoi est illustré par le biais des différents membres du groupe. Se concentrant plus particulièrement sur certains personnages emblématiques, Ford réussit à humaniser les différents protagonistes et nous faire toucher leurs motivations profondes. De la jeune mère prête à tout pour que son enfant vive une vie meilleure au malfrat au grand cœur en passant par le couple en quête d'un avenir commun heureux, réussir à mettre un visage, une personnalité a ces figures fantomatiques dont on entend juste parler dans les journaux est le grand intérêt du film. On souffre pour eux et se prend à espérer la réussite de leur voyage, parce qu'au fond leurs motivations sont les mêmes que les nôtres !

Le comment, c'est la vision de l'intérieur du business des marchands de bonheur, les passeurs. Même si le passeur illustré dans le film est probablement un peu trop chargé (il n'a pas la moindre compassion pour son groupe, profite de la moindre occasion pour se faire de l'argent à leur détriment ou demander des faveurs en nature), on saisit tout de même l'horreur de ce type de business, exploitation cruelle des espoirs humains. Le traitement de Fok toutefois est un peu moins satisfaisant. Ses tics réapparaissent, on a droit à une surenchère d'événements improbables (le passage en Russie est assez gratiné) qui nuisent à la crédibilité de l'aventure. C'est dommage parce qu'avec plus de rigueur il aurait pu signer là une grande réussite.

Malgré ce défaut de traitement, il demeure un film à découvrir (et puis il y a Athena Chu quoi !!)
Palplathune
7
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le 10 janv. 2011

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