"Strange Days" reprend l'idée de base de "Brainstorm" : un appareil permettant d'enregistrer des situations pour les revivre a posteriori. Mais le scénario prolonge ce concept pour l'intégrer dans un polar sombre, au sein d'un LA ravagé par le chômage et la criminalité. Le film parvient ainsi à rendre une ambiance cyberpunk, malgré le fait qu'il n'y ait que des bribes de SF. L'ensemble bénéficie également d'une belle équipe d'acteurs : Juliette Lewis en chanteuse paumée, Tom Sizemore en privé détraqué, Vincent D'Onofrio en flic pourri, ou Ralph Fiennes en dealer débrouillard mais peu solide. En outre, la réalisation de Bigelow est maîtrisée. Les séquences à la première personne auraient pu être grotesques, mais elles sont ici prenantes et techniquement réussies (notamment le plan séquence du début). Et tout comme dans "Point Break", les quelques scènes d'action sont très efficaces. En somme, un film de SF méconnu mais réussi.