Si je devais citer un seul film résumant à lui seul le cinéma de Jim Jarmush, je citerais surement "Stranger than paradise". Stranger than paradise est tellement Jarmushien que l'on dirait presque un pastiche du réalisateur. Un noir et blanc granuleux, de longs plans s'attardant sur des moments de vie quotidienne, des protagonistes qui s'ennuient, une musique au influences blues et rock&roll et John Lurie qui traine sa classe naturelle, ses bretelles et son chapeau. Dit comme ça, ça peut sembler un peu rebutant, mais il n'en est rien !
Le scénario tient sur un timbre poste. Une meuf débarque de Hongrie pour rejoindre sa famille immigré aux Etats-Unis. Elle passe ses dix premiers jours avec son cousin, John Lurie, décidément la seule personne à être capable d'avoir la méga-classe en portant des bretelles, un glandeur un peu bourru, vivotant comme il peut dans un petit apart' de New-York, occupant ses journées entre lé télé, les courses de chevaux et tricher au poker avec son pote. La suite, est un sorte de Road-Movie errant entre New-York, Cleveland et la Floride, ou l'on suit les trois personnages fuyant la routine et l'ennui de leur quotidien new-yorkais, pour finalement reproduire le même schéma ailleurs.
Stranger than paradise est un film simple, dénué de tout élément superflue. On peut difficilement crier au génie devant autant de minimaliste et de vide assumé. Mais le cinéma de Jarmusch provoque chez moi un sentiment de zenitude que je ne retrouve chez aucun autre cinéaste. Pour se détendre, certains font du yoga, de la médiation ou fume des bédos. Moi je regarde "Stranger than paradise" et Mystery Train". Chacun son truc.