Sur certains aspects le remake se veut très proche de l’original (certains dialogues sont repris tels quels...). Hormis un nouveau cadre et quelques changements de personnages (exit le chasseur de rats) et de séquences (le match de football), mais c'est sur le fond que la différence est la plus frappante, cette mise à jour étant beaucoup plus manichéenne et moins transgressive que ne l'était l'original.
Ici David Summer n’assume pas complètement sa transformation en alpha mâle, le thème de l’animalité est simplement absent. Amy est moins tentatrice et durant la scène de viol elle est 100% victime (alors qu’elle offrait un verre et se laissait prendre dans le film de 71, du moins pendant le premier acte). Conséquemment Charlie passe ici pour une brute infâme alors que dans l’original il éprouve des sentiments sincères, s'excuse après l'avoir brutalisé, tue pour elle à la fin, etc.
Contrairement à la plupart des remakes qui sont plus violents ou gore que leurs modèles, celui là se situe de la continuité à 2/3 exceptions près (le mec cloué au mur), mais niveau violence il ne tient pas la comparaison avec la mise en scène ultra percutante de Peckinpah.
Pour autant ce n’est pas un mauvais film ! Le cast est bon, la mise en scène et la photo sont soignées, pour le public qui n’aura pas vu l’original l’histoire tient en haleine et même si le dénouement est plus conventionnel (et moins pervers !), il n’en demeure pas moins efficace sur la surface. Reste à se demander si le film expurgé de son caractère subversif a encore de l’intérêt.