Stray Dogs: Kerberos Panzer Cops (1991) - ケルベロス 地獄の番犬 / 99 mins.
Réalisateur : Mamoru Oshii - 押井 守
Musiques : Kenji Kawai -川井・憲次
Acteurs principaux : Yoshikatsu Fujiki - 藤木 義勝 ; Shigeru Chiba -千葉 繁 ; Eaching Sue.
Mots-clefs : Japon, Drame, Action, Jin Roh.
Le pitch :
Inui, un ancien membre des Kerberos condamné à trois ans de prison après le putsch raté de son unité, part à la recherche de son supérieur, Koichi, qu'il avait vu abandonner le champ de bataille juste avant la défaite. Se retrouvant à Taïwan, il arpente l'île avec l'aide de l'ancienne fiancée de Koichi et l'assistance d'un mystérieux homme en blanc. Mais sa quête va aussi le pousser à s'interroger davantage sur sa propre nature...
Premières impressions :
Voilà deux mois que j'ai vu ce film et que je ne trouve pas la force de faire une critique. Oeuvre de jeunesse de Mamoru Oshii (Ghost in the Shell, Avalon...) se déroulant dans l'univers de Jin Roh, j'avais hâte de découvrir de quoi il retournait. Ah Jin-Roh et son chaperon rouge, l'animé post-apo m'avait bouleversé quand j'étais plus jeune.
Jin Roh nous présente un Japon d'après guerre en proie à une révolte antimilitariste qui tourne à la radicalisation terroriste. Le gouvernement n'ayant pas droit à une armée, il crée alors la Kerberos Panzer Cops, une unité de police, à la doctrine militaire. Cette unité est alors chargée de réprimer la rébellion dans le sang.
Stray Dogs nous apprends qu'une fois la rébellion matée, le gouvernement décida de démobiliser les unités de Kerberos. Ceux-ci tentèrent de se rebeller contre leurs anciens maitres, mais leur révolte fut balayée. La scène d'introduction du film nous plonge dans cet univers obscur où des hommes sont trahis par leurs maîtres. l'atmosphère est sombre et pesante.
Trois ans plus tard. Inui, un ancien Kerberos, part à la recherche de son ancien supérieur qui s'est enfui au moment où son unité se faisait massacrer. Le film porte sur le voyage d'Inui en proie à ses questions existentielles. Ancien chien du gouvernement, doublement trahi, que reste-t-il de sa vie ? Pour quelle cause peut-il continuer à vivre ?
Malheureusement, derrière ce thème prometteur le film est d'un ennui mortel. Oshii nous perd en alternant des scènes réalistes du road-trip à des scènes totalement fantasques. Je me suis demandé tout le film si certaines scènes n'étaient pas tout simplement des hallucinations du héros, mais rien n'est moins sûr. Je ne parle même pas du jeu, affligeant de médiocrité. La musique de Kenji Kawaï ne suffit hélas pas à sauver le film.
A la fin, je crois que je n'avais rien compris. Je n'ai réussi à remettre tout cela dans l'ordre seulement après avoir lu un chapitre d'une thèse universitaire sur Mamoru Oshii, (Mamoru Oshii - Rêves, Nostalgie et Révolution ; Julien Sévéon - éditions Imho). C'est vous dire le peu de choses auxquelles j'ai pu me raccrocher dans le film.
Inutile donc de pousser plus loin, Stray Dogs est réservés aux fans d'Oshii et de Jin Roh, à ceux qui sauront faire le parallèle entre la vie du cinéaste (ancien militant d'extrême gauche) et celles de ses héros. Pour les simples amateurs, vous pouvez passer votre chemin, il n'y a rien à voir.