Street Trash par Charlouille .
Street Trash est un film qui a une histoire et qui regroupe plusieurs anecdotes étonnantes. Jim Muro, signe en 1987 son premier et seul film. Un film saluait au festival d’Avoriaz pour son originalité et son côté totalement décalé pour l’époque. Parmi les grandes anecdotes retenons par exemple qu’après ce film, Jim Muro est devenu un spécialiste du steadycam ne se détachant plus de ce métier (Terminator 2, Casino, Titanic etc.); qu’il a désormais renié totalement son film et que Bryan Singer (Usual Suspect, X-Men etc.) a fait ses premiers pas en tant qu’assistant sur ce film.
Dans une banlieue New-yorkaise, des clochards errent et survivent péniblement. Un jour l’épicier découvre dans un coin de sa cave une caisse d’alcool du nom de "Viper", il décide alors de le commercialiser à un prix très faible. Les clochards se ruent dessus. Mais voila qu’une gorgée de ce breuvage suffit à liquéfier totalement un corps…
A première vue, on peut croire à un terrible nanard. Et c’est en fait une surprise inattendue. Pas étonnant que le réalisateur se soit tourné vers le steadycam. les plans séquences au steady sont aussi originaux que précis et fluides. Le nanard s’évite ici grâce à une technique offrant une image aux teintes crues et particulières ainsi que des plans improbables et maitrisés. Le synopsis, assez basique et peu creusé laisse la possibilité au réalisateur de prendre de grandes libertés. Il s’agit d’un film gore, mais pas que. Non classé dans la catégorie gore, grâce au sang représenté par de la peinture de toutes les couleurs, celui ci manie aussi plusieurs genres. Ici pas de psychologie des personnages, de lien, de sentiments. Nous suivons des bêtes vivants dans une énorme décharge. Certains se souviennent du Vietnam ( évidement, que serait ce genre de film sans un bourrin qui nous raconte le Vietnam ?), d’autres errent et boivent sans arrêt. On voit la race humaine tomber au plus bas et qui se liquéfie violemment. Et, bizarrement, cela fait du bien. La musique, digne d’un Carpenter, se met à la fois au service de la tension, du suspens mais aussi marie comique et horreur dans une union impeccable.
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