Quel film... Pas d'identification, ni de compassions possible envers le personnage de Bergman aux premiers abords. Le cynisme de Karen, qui se sent bien trop noble pour rentrer dans le moule sociétal et environnemental de l'île, transpire à chaque scène. Malgré tout, dans ce paysage où la nature est partout mais la "vie" est rare mais on ne peut plus puissante et influente, on se trouve compréhensif envers cette femme d'architecte posée dans ce décor détruit et incolore. De front, elle assiste à la violence strombolienne, qui finira par l'épuiser totalement, la lançant dans une tentative de reprise en main de sa condition. Là où, par deux fois, elle avait renié le spirituel, elle finira ultimement par demander pitié une fois écrasée par la réalité. Il n'y aura pas de progression, seulement l'acceptation du monde qui l'entoure.