Élans cosmiques et réflexions sociales se conjoignent dans ce drame intime magnifique.
Certes l'ensemble est parfois vieillot, mais le récit n'a pas perdu de sa superbe , proposant un portrait néo-réaliste proche du documentaire d'une île isolée, cramponnée à ses traditions (puissante scène de pêche à l'appui) et au cercle fermé de ses habitants, loin de l'Italie fantasmée par le romantique et l’insupportable personnage d'Ingrid Bergman. Sublimée par une photographie superbe, elle y est dévoilée comme une connasse prétentieuse que l'on aimerait baffer, aux poses délicieusement lascives, que Bergman interprète avec talent, rayonnante dans l'un de ses meilleurs rôles à ce jour, que de longues scènes en plan séquences poussent à bout (sur le volcan, dans la chambre...).
Pensant l'échappatoire, accrochée à un perpétuel "vivement", désespérée par ses propres attentes, elle fuit ce monde qui l'asphyxie pour mieux aller s'asphyxier sur un volcan sans pitié, nature aride qui ne l'épargne pas.
Si le drame, car vieux, rend parfois le visionnage douloureux, on admire ce chef d'oeuvre qui mériterait surement un remake contemporain.