Je sais plus comment j'en suis venu à découvrir ce film. Soit au Bistro des Horreurs, soit un ajout sur un des blogs où je pêche pas mal de films.


C'est super beau. C'est dérangeant aussi, peut-être justement parce que le réalisateur se permet une vision très esthétique de l'horreur. Avec néons bleus et rouges mais pas utilisés à la manière d'un Refn peu inspiré, non, ici ça joue des ombres et des lumières, les compositions sont variées et sont rarement juste symétriques. Les plans sont la plupart du temps clairs et limpides ; il reste quelques plans moins nets mais le contexte aide à vite saisir ce qu'il se passe. Les décors sont chouettes dans le genre minimaliste. Les accessoires sont bons aussi et bien employés. Les effets spéciaux sont un peu cheap mais fonctionnent malgré tout ; c'est notamment parce que l'auteur sait les utiliser, sait les filmer (grâce à la lumière notamment plutôt que par une caméra parkinsonnienne comme c'est trop souvent le cas). Enfin, il y un côté très expérimental, par le découpage, par les effets de montage, par ces jeux de lumière et tout. C'est au final ce qui fait l'intérêt du film.


Le scénario est moins intéressant. Disons que c'est écrit de manière à permettre cette expérimentation. Ce qui dérange, c'est la voix off : le texte est assez peu intéressant, voire carrément lourd par moment, et gâche des scènes qui auraient pu être bien. Heureusement, cette voix n'est pas là en permanence, il y a des moments de silences, nous laissant seuls avec ces images déroutantes. Ben oui, si le film est dérangeant, ce n'est pas uniquement pour la belle mise en scène, c'est aussi parce que l'auteur a des idées assez particulières ; on le sent inspiré par le thème, j'avais par exemple rarement vu autant d'ingéniosité pour faire souffrir en torturant un zizi. Si le film ne comportait que des moments pareils (je veux dire sans voix off, juste des intrusions muettes dans un monde pervers), ce serait magique ; on pourrait même facilement imaginer une segmentation précise et nette entre chaque chapitre.


Bref, c'était assez chouette à découvrir mais la présentation des idées donne lieu à quelques longueurs ; évidemment, à l'époque, la série n'était pas un médium aussi vastement exploité qu'aujourd'hui, mais on pourrait facilement imaginer une mini série présentant à chaque fois des segments horrifiques muets de ce genre, sur une durée de 7 à 15 minutes par épisode. En tous cas, même si c'était parfois un peu long, c'était toujours assez joli à regarder.

Fatpooper
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le 30 déc. 2016

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Fatpooper

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