Ce texte a été conçu dans le cadre d'une activité critique concernant le Festival Lumière de 2020.


Tomber pour mieux se relever.
Voici un dicton qui pourrait synthétiser la carrière du cinéaste danois, Thomas Vinterberg, venu présenter son film méconnu « Submarino » (2010) au Festival Lumière.


Après la création du dogme 95, avec son film choc « Festen » (1998), suivi de ses déboires à l’international. La carrière du réalisateur s’est retrouvée dans une impasse créative dont il sortira en laissant pleinement exprimer ses démons personnels : dans sa masterclass, le cinéaste présenta cette adaptation littéraire comme son œuvre la plus sombre.


Vinterberg y explore ce qu’implique l’enfance dans le parcours d’un homme, au travers des destins croisés de deux frères, délaissés par leurs parents. La structure narrative fait succéder deux parties suivant les déboires de Nick, puis de son frère, la seconde partie venant combler la première en opposant les points de vue des personnages.


Malgré une intrigue tragique un poil convenu, le cinéaste frappe par la radicalité brutale de sa mise en scène dépeignant avec sincérité un monde froid ou la seule alternative pouvant sauver les personnages se retrouve dans leurs liens fraternels. Les questionnements sur la morale, chers au cinéaste, viennent plonger les spectateurs et les protagonistes ‘’sous l’eau’’ (comme l’indique le titre du film) au sein d’un déterminisme social offrant peu de répits à cette fratrie.


Formant une boucle, le récit se referme par le souvenir d’une enfance perdue symbolisée par l’événement qui ouvre le film : le baptême ‘’fait maison’’ du petit frère. Séparés par les barreaux d’une prison, les protagonistes dans un instant suspendu dans le temps, se retrouvent une dernière fois en enfance entre le poids du passé et leur complicité retrouvée.


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JolanF
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le 19 janv. 2021

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JolanF

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