L'antique Rome, la flamboyante Rome et son quartier pauvre appelé subure (Suburra en latin), donne son nom à un long-métrage hors du commun. Rome, novembre 2011, l'Italie en crise comme le reste de l'Europe, va connaitre un cataclysme politique et religieux sans précédent. C'est dans ce contexte qu'une multitude de personnages vont se rencontrer et se confronter dans ce film choral où le seul leitmotiv est la corruption, dans sa forme la plus dégueulasse. L'Église et le pouvoir en place s'accoquinent en toute impunité avec la tentaculaire mafia romaine pour des contrats immobiliers juteux à milliards faisant de la ville côtière d'Ostie, voisine de la capitale, le nouveau Las-Vegas. Une loi doit être votée à n'importe quel prix. Le réalisateur Stefano Solima n'y va pas par quatre-chemins, en nous montrant les rouages d'une mécanique criminelle impitoyable, ancrée dans les moeurs, une mécanique faite d'intimidations, de règlements de comptes, de meurtres aussi sanglants qu'inattendus. Dans une Rome deux fois millénaire magnifiée par une image granuleuse, arrosée par une pluie battante, au son de mélodies électro, la violence nous est jetée au visage et nous la recevons comme seule offrande d'une société dont les repères moraux s'annihilent face au pouvoir et à l'argent.