Avec Sucker Punch, Zack Snyder signe son film à la narration la moins subtile. Et oui, c'est possible.
L'absence de voice over (300, Watchmen) se voit remplacé par un montage insistant qui surligne au marqueur fluo, encadre au stylo bille et fait une astérisque explicative au cas où l'on ait pas encore compris ce qui signifiaient ces grossiers insert ralentis (de surcroît).
Alors O.K., le fond n'est pas du tout palpitant ni original et même extrêmement prévisible. Snyder aurait beaucoup à apprendre de Fincher pour raconter une histoire, mais ça n'est pas l'intérêt du film de toute façon.
Le fait est que j'ai des images dans le crâne depuis que je suis gamin, de vraies obsessions graphiques, et il me les a toutes sorties dans le même film. Je ne parle pas des différents univers qui y figurent (World War 2 fantastique, Heroic-fantasy avec des mitrailleuses ou encore Science Fiction TGCM à jet-pack standard), mais bien de plans qui vont parfois jusqu'à rendre obsolète l'idée même de montage cut dans une séquence de combat.
Merci à l'informatique pour nous permettre d'animer et de varier des perspectives purement picturales avec un tel degré de finesse.
Ornez ce travail d'orfèvre à base de variations d'échelles de plan et de focales défiants les possibilités du matériel le plus performant avec des reprises girly/punk de Jefferson Airplane et Iggy Pop en fond et vous obtenez le plus grand plaisir coupable audiovisuel qu'il m'ait été donné de vivre.
Il est de fait indéniable que le film découle d'un dispositif d'avantage clipesque que cinématographique.
Après si vous avez absolument besoin que l'on vous prépare un climax pendant 40 minutes pour justifier une performance visuelle (cf. Inception ? Kof kof), c'est votre problème.