Il s'agit bien là d'une véritable œuvre d'art du cinéma. Une œuvre terriblement fascinante , esthétiquement magnifique, cruellement diabolique, mais aussi une œuvre sensuelle et douloureuse.
Comme son titre original l'indique, "Vertigo" est un film vertigineux, qui donne le tournis, et qui joue avec nos sens et en particulier la manipulation.Dès le générique, on est séduit, comme hypnotisé par ces spirales censées représenter le vertige.
La superbe musique de Bernard Herrmann (qui signe là très certainement l'une des plus magistrales et envoûtantes compositions de sa collaboration Hitchcockienne), notamment lors des scènes de filature, concoure à donner à ce film un aspect à la fois mystérieux et poétique.
La réalisation d'Hitchcock extrêmement bien maîtrisée achève d'en faire une œuvre intemporelle : sa mise au point du zoom avant/travelling arrière (pour amplifier l'effet de vertige) lors de la fameuse scène-clé du suicide.
Les jeux de lumières (la couleur verte ou le flou artistique) faisant de Kim Novak , dans certaines scènes , un être irréel et fantomatique, jusqu'à l'utilisation du dessin animé dans cette incroyable scène kaléidoscopique de cauchemar. Une nouvelle fois de plus, Hitchcock se plait à tromper le spectateur avec cette histoire de femme revenue "D'entre les morts".
Jouant avec nos sens avec ce côté fantastique de réincarnation, puis lors des pulsions amoureuses de Madeleine et Scotty, et de la douloureuse déchéance de James Stewart, on a droit à un dénouement inattendu et totalement machiavélique.
Kim Novak trouve dans 'Vertigo' un double rôle qui fait date dans l'histoire du cinéma. Un film qui donne toutes ses lettres de noblesse au 7ème art. Un chef-d'œuvre, réellement captivant. A en donner le vertige... tellement que c'est grandiose venant de la part du maître du suspense .