A Tokyo, puis dans le reste du Japon, une vague de suicide touchent des adolescents, qui semblent finir leurs jours en groupe, 54 personnes à la fois dans le cas présent pour qu'un inspecteur de police s'interroge sur ce phénomène entre guillemets.
Suicide Club est le premier film de Sono Sion que je découvre, et avec lui un cinéma à priori assez barge. Pour celui-ci, on peut dire que c'est gratiné, car sous prétexte de scènes horrifiques, c'est avant tout un thriller sur les origines de ces vagues de suicide. D'ailleurs, l'histoire vient d'un roman également écrit par Sion, qui l'a fait adapter en manga, Suicide circle, paru en France.
Outre le fait que l'image n'est pas très belle, c'est l'apparente légèreté qui se dégage de cette histoire glauque au possible, avec notamment les multiples apparitions d'un groupe de J-Pop nommé Dessert, mais c'est un des indices disséminés dans le film, car sa grande force est de laisser une une certaine part à l'imagination du spectateur sur l'origine. Est-ce à cause du gourou d'une secte, ou d'un site Internet cryptique ou justement de ce groupe composé de filles de 12 ans dont les paroles (non sous-titrées dans ma copie) incitent les adolescents à passer à l'acte ?
Tout cela pour dire que le film est en fin de compte assez peu horrifique, mais les quelques scènes gores sont dérangeantes, comme cette mère de famille qui coupe un navet avec un énorme couteau de cuisine, mais elle ne retire pas les doigts qui tiennent le légume et se coupe peu à peu les phalanges avec du sang orange, mais je pense que là, c'est par rapport au budget.
Aussi particulier et dérangeant soit Suicide club, il fait partie de ces films qui restent, car en fin de compte, la fin reste relativement ouverte, et laisse une forte sensation de malaise où le suicide se fait avec le sourire.