Suicide Kings
6.4
Suicide Kings

Film de Peter O'Fallon (1997)

Un film méconnu et oublié, à l'image de son réalisateur Peter O'Fallon, qui a très vite bifurqué vers l'univers des séries télévisées après seulement deux long-métrages sur grand écran.
Pourtant, "Suicide Kings" ne manque pas de qualités, et j'encourage vraiment les curieux à risquer un coup d'œil sur cette comédie noire à la sauce mafieuse.

En 1999, Tarantino est passé par là, Guy Ritchie vient d'arriver, et la tendance est aux films de gangsters en mode second degré : en ce sens, "Suicide Kings" est bien le fruit de son époque, puisqu'il emprunte à "Arnaques, crimes et botanique" la bande de petits combinards s'attaquant à de plus gros poissons, à QT les digressions improbables entre hommes de mains et un certain attrait pour la violence esthétisée (même si ici ça reste plutôt soft), et à d'autres encore l'idée de confier à Christopher Walken le rôle d'un parrain italo-américain ("Dernières heures à Denver", "The King of New York"...)

Si l'originalité n'est donc pas l'atout maître de "Suicide Kings", j'ai en revanche été agréablement surpris par le dosage de ces différents éléments, autour d'une structure scénaristique solide (en tout cas pour un film de divertissement, dont la vraisemblance n'est pas le facteur primordial) émaillée de petits flashbacks bienvenus, d'un humour noir souvent réjouissant, et d'une interprétation sans faille.

Car s'il n'est guère étonnant de voir Chris Walken briller dans un rôle sur mesure, il faut souligner la prestation convaincante des ses jeunes "bourreaux", qui apportent chacun dans leur registre une touche d'humour (Johnny Galecki), d'arrogance (Jay Mohr), de sentimentalisme (Sean Patrick Flanery), de doute (Jeremy Sisto) ou de mauvaise conscience (Henry Thomas).
N'oublions pas Denis Leary en homme de main massif et un peu loser, qui nous gratifie de quelques punchlines bien sympathiques.

Voilà, je ne prétends pas que "Suicide Kings" soit un chef d'œuvre oublié, le film étant lesté de quelques grosses ficelles et la psychologie des personnages restant sommaire, mais dans ce registre de la comédie mafieuse estampillée nineties, le film de Peter O'Fallon figure dans le haut du panier.

Créée

le 22 mai 2022

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Val_Cancun

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