Show must go home
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le 3 août 2016
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Cette année 2016, n'aura pas été bien folichonne pour les supers héros. Le genre fatigue et commence à fatiguer. Le succès de Deadpool était en lui même un signe avant coureur du déclin. Quant le genre en est réduit à parodier ses propres codes pour espérer se démarquer, c'est plus que mauvais signe. Marvel a depuis un bon moment déjà, perdu ses titres de noblesse étant directement assimilé au divertissement populaire bête et méchant. Aujourd'hui les films du MCU s'apparentent davantage à un plaisir coupable qu'a une tentative de produire une oeuvre personnelle et aboutie. Tout le monde adore cracher sur les films Marvel mais tout le monde va quand même les voir. Conforté dans son succès, la firme ne prend même plus la peine de masquer le fait de proposer un cinéma calibré et sans génie. DC à sa décharge, fait preuve de davantage d'ambition, ce qui rend leur échec d'autant plus regrettable. C'est bien beau de vouloir proposer quelque chose de différent, de plus sombre et adulte mais encore faut il réellement le faire.
Au départ, trop timide dans ses démarches, DC mise désormais bien trop sur sa com, nous ventant chaque fois le film de la décennie et en teasant presque entièrement l'intrigue et les rebondissements de chacun de ses films. L'ambition ne suffit pas à elle même, surtout quant au final le résultat est faussement subversif. Bien qu'on puisse dire beaucoup de mal des productions Marvel, ces derniers ont tout de même comprit que plusieurs films étaient nécessaire pour gérer une importante palette de personnages. Affolé par son retard, DC se retrouve prisonnier de la multitude d'enjeux et d'attente qu'ils ont eux même fait naitre auprès de leurs fanbase. Résultat, ils en mettent bien trop. Prenons, Batman V Superman, la confrontation entre les 2 plus grandes figures de l'univers du Comic, suffisait à elle même. D'autant que les deux personnages incarnent deux facettes du superhéroisme : le défenseur du rêve américain, quasiment divin et le justicier plus sombre, plus humain, plus accessible. Il n'y avait nul besoin d'intégrer Lex Luthor et Doomsday (surtout vu le traitement qu'on leur a réservé). Il en va de même pour Suicid Squad, la gestion d'une équipe de psychopathe marginaux suffisait à elle même pour un seul film, nul besoin de rajouter une énième lutte pour sauver le monde contre une énième menace ancienne surpuissante.
Suicid Squad partait tout de même d'une idée intéressante, celle de présenter le point de vue des "méchants". De ce fait, le film promettait une dynamique différente entre les protagonistes dont les motivations et les réactions se devaient de différer d'une équipe héroîque standard. Le spectateur était sensé assister à la formation d'une équipe constitué d'individus associables, instables et imprévisibles, contraint de travailler ensemble sous peine d'être exécuté. Les relations entre les personnages promettaient d'offrir quelque chose de novateur. Les éventuelles tensions, les éventuelles trahison, le refus pour certains de coopérer, les dissensions morales......
Le film loupe malheureusement le coche puisqu'il se contente d'être extrêmement banal tant sur la forme que sur le fond. L'intrigue se résume finalement à pousser une équipe de méchants (pas si méchants que ça en fin de compte) d'un point A à un point B, pour sauver le monde d'une menace ancienne dont leur employeur est en partie responsable. Cette équipe de bras cassés ne diffère finalement en rien d'une équipe standard. Ils ont leur petit coup de gueule, leur petit moment de rapprochement forcé et se retrouve par la force des choses à se considérer comme les meilleurs amis du monde. C'est presque aussi misérable qu'avec les 4 fantastiques. Les relations entre les personnages passent à l'arrache, les rares moments d'émotion sont traités avec une lourdeur affligeante. Le moment ou la petite équipe se réunit au bar est en le meilleur exemple. Si les gardiens de la galaxie avaient encore comprit qu'il ne fallait pas trop se prendre au sérieux avec ce genre de scène, Suicid Squad s'empêtre dans le pathos larmoyant. Rien ne nous est épargné, entre la petite équipe qui a la larme à l'oeil après la petite histoire d'El Diablo, Harley qui accuse la société d'être responsable de ce qu'ils sont, Captain Boomerang qui l'engueule prétextant qu'elle est laide à l'intérieur. Les scénaristes semblent avoir complètement oublié avec quel type de personnage ils étaient sensé travailler. Dixit l'équipe de marginaux, nous avons finalement une enième équipe dont l'adhésion et la cohésion est plus que forcée.
Leur motivations en elles même frisent le ridicule, notamment avec Boomerang et Harley qui partent risquer leurs vie sur un coup de tête. Le plus surprenant demeure tout de même, la docilité de cette équipe de psychopathe qui ont finalement à plusieurs reprises l'occasion de se tirer, voir même d'abattre leur geôliers mais qui n'en font finalement rien et courbent docilement l'échine. Le film s'enferme, à l'instar de Deadpool, dans le "cool" autoproclamé mais les tentatives d'humour tombent complètement à l'eau. Les scènes d'actions ne remontent quant à elle pas le niveau, étant à la fois brouillonnes et confuses. La bataille finale, en est le meilleur exemple.
Il semblerait que plusieurs scènes du film aient été coupés au montage. Cela se ressent car non seulement les chose avancent parfois trop vite mais en plus certaines scènes sont carrément nébuleuses (la survie du Joker par exemple). Qu'en est il de la cohérence ? Ne cherchez pas, le film n'en a cure. Entre le Joker qui demande une mitraillette à Harley dans sa prison, ou cette dernière qui parvient à dissimuler un portable dans une base ultra sécurisée, n'en jetez plus. Les enjeux ? Tout se déroule en huit clos, on ne voit presque pas le monde extérieur, dur de sentir la moindre tension.
Revenons au point le plus important les personnages.
J'espérais réellement que le DCU s'épanouirait sans Snyder, force est de constater qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.
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le 6 août 2016
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