«Suicide Squad»: une étincelle d'espoir dans l'univers DC Comics !

Ma note: 6,5 sur 10!
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(Ce qui suit se veut une tentative de sauvetage de ce film après que la quasi totalité des critiques professionnelles «sérieuses» lui aient tiré dessus à bout portant!)


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La saison des gros blockbusters s'achève sur une petite note d'espoir quant à la qualité des suites de films de super-héros que nous aurons l'occasion de voir l'été prochain: le Suicide Squad réalisé et écrit par David Ayer est tout à fait digeste malgré ce qu'en disent les critiques assassines. La qualité des productions de DC Comics semble - enfin - tendre vers le haut.


Hormis l'excellence des films de Batman réalisés par Cristopher Nolan, je suis d'avis que les productions DC Comics s'adressaient par le passé à un plus jeune public et étaient de moins bonne facture que celles de leur éminent rival Marvel, tant au niveau technique des effets spéciaux et du montage qu'au niveau du scénario et des dialogues.


Synopsis: Après la mort de Superman, Amanda Waller - qui dirige une agence gouvernementale paramilitaire secrète des États-Unis - craint l'apparition du prochain métahumain qui pourrait attaquer l'humanité. Pour prévenir cette possibilité, elle fait adopter le projet Task Force X, visant à utiliser des criminels aux capacités hors normes pour répondre aux menaces de façon non officielle, et elle a déjà plusieurs noms sur sa liste, comme le tireur d'élite Floyd Lawton «Deadshot», la psychopathe Harley Quinn ou le tueur monstrueux Waylon Jones «Killer Croc». Alors qu'une force surnaturelle se réveille, Waller appelle le colonel Rick Flag pour prendre le commandement des opérations contre deux ultraméchants qui menacent de réduire l'humanité à néant.


Du bon... et du méchant!


Il sera impossible aux amateurs de super-héros de bouder leur plaisir: ils en prendront plein les yeux et plein les oreilles. L'univers bédéesque aux couleurs ultrasaturées (sur fond très noir), la cadence syncopée des scènes et la bande originale savoureusement vintage - presque kitsch - et très rock 'n' roll ne pourront que vous séduire.


Bien sûr, les attentes étaient grandes et les fans s'attendaient à plus de méchanceté, voire à plus de cruauté de la part de l'équipe du Suicide Squad; ils pensaient mieux découvrir et appréhender cette «région de l'âme où le Mal absolu s'oppose à la fraternité», comme l'écrivait Jorge Semprun. Et ils voulaient rire, que ces odieux personnages les fassent rire, réaction cathartique seule capable de prendre du recul face à l'horreur ou encore prendre quelque plaisir à cela! Le problème, c'est que nous ne sommes pas dans l'univers Marvel et que les productions DC Comics, généralement, ne sont tout simplement pas drôles! Et, force est de constater, il y a eu de nombreux efforts à ce niveau: David Ayer nous offre quelques bons moments cruellement comiques qui méritent d'être mentionnés, notamment ceux qui mettent en scène la délicieusement folle à lier Harley Quinn, magnifiquement bien interprétée par Margot Robbie.


Le tour de force pour le réalisateur était de concilier à la fois une présentation de plus d'une dizaine de personnages de DC Comics encore jamais vus au cinéma, et une histoire originale, intéressante.


La meilleure partie est sans conteste la présentation des protagonistes, qui occupe près de la moitié du temps du film - mais comment en vouloir au réalisateur de s'être attardé à introduire correctement la majorité de l'équipe du Suicide Squad à l'écran? Les spectateurs auront sans doute l'impression que la seconde moitié va un peu trop vite et que le scénario est vraiment d'une trop grande simplicité (euphémisme) comparativement à la complexité de ces personnages.


Le cœur des monstres


Ce qui est toujours «amusant» et surtout intéressant à voir chez nos supervilains, c'est que nos meilleurs qualités à nous, «honnêtes gens» (sentiment amoureux, amour filial, solidarité, etc.), constituent chez eux leurs pires faiblesses, seules capables de les anéantir - faiblesses qu'utilisera la terrible et sadique Amanda Waller pour les manipuler... faiblesses qui provoquent en nous de l'empathie pour ces affreux personnages... et/ou parfois des rires.


Les productions DC Comics ont fait quelques progrès avec leur Suicide Squad et ont modifié quelque peu leur ligne de conduite, qui les menait tout droit dans le mur.
Qui ne se laissera pas attendrir malgré elle, malgré lui, par les larmes de la déjantée Harley Quinn, qui rêve d'une vie romantique et ultraconventionnelle avec son psychopathe de petit ami, le Joker, lorsqu'ils doivent par la force des choses se séparer? David Ayer construit plutôt bien ses personnages et leurs relations, et c'est déjà beaucoup!


Alors, laissez de côté le scénario qui n'a que peu d'intérêt ici... Concentrez-vous sur la mise en scène qui nous dévoile les principaux membres du Suicide Squad et appréciez les jeux d'acteurs parfois flamboyants!


La reine et le roi du bal des fous dangereux: Harley Quinn et Deadshot!


Harley Quinn, incarnée remarquablement par Margot Robbie, pourrait facilement faire siennes les paroles de Célestine, la soubrette subversive d'Octave Mirbeau: «Chez moi, tout crime - le meurtre principalement - à des correspondances secrètes avec l'amour... Eh bien, oui, là! ...un beau crime m'empoigne comme un beau mâle...»! Et le Joker, soyez-en sûrs, ne va pas être avare de mauvaises actions qui alimenteront la passion que lui voue Harley Quinn! La performance de l'actrice à elle seule vaut la peine d'aller voir ce film, au point que son charisme et son sens de la comédie effacent quelque peu Jared Leto, alias le Joker, qui semble, lui, malheureusement, très peu s'amuser...


Will Smith incarne à la perfection le tueur à gage sans foi ni loi Deadshot. Si, dernièrement, l'acteur nous donnait à voir un jeu relativement monocorde et sans trop de saveur, ici, il parait avoir du plaisir à jouer son rôle. On retrouve donc avec délice l'acteur allègre du Prince de Bel-Air ou badin du Men in Black... quelques kilos de muscles en plus, quelques cicatrices en plus et une quantité impressionnante de fusils dans son sac!


Ajoutons la performance de l'excellente actrice Viola Davis, qui interprète avec force et retenue ce personnage sans cœur et surtout sans pitié qu'est Amanda Waller, la fondatrice du Suicide Squad. Prête à tout pour sauver le monde, mais surtout pour préserver l'hégémonie des USA sur le monde au complet, son credo est aussi simple qu'implacable: guérir le mal par le mal, discipline dans laquelle elle excelle, flegmatique et machiavélique jusqu'au bout des ongles. Elle est peut-être la plus terrible de tous!


Là où le bât... blesse!


Joel Kinnaman semble très mal à l'aise dans la peau de Rick Flag Jr., chargé par le gouvernement de diriger le Suicide Squad formé par Amanda Waller. Même si son rôle implique quelques hésitations et problèmes de conscience vis-à-vis de la mission qui lui a été donnée, l'acteur nous donne à voir un (trop) beau blond pleurnichard dont on peut se demander par quel miracle il lui a été confiée une telle charge: l'acteur semble tout simplement dépassé par les événements, par le genre du film.


Enfin, l'homme de toutes les critiques: Jared Leto, qui personnifie le Joker, certainement un des rôles les plus complexes à jouer, avec celui de Harley Quinn! Le jeu de Leto est tout à fait respectable, même s'il n'a pas la classe et l'humour d'un Jack Nicholson, ou encore le charisme et la profondeur d'un Heath Ledger. S'il semble avoir un petit problème de prestance ou encore un manque de caractère comique de sa part, il faudrait plutôt juger ou regarder vers la direction d'acteur...


Les critiques négatives et certains fans n'ont pas manqué de souligner le peu de présence du Joker dans ce film. Je vais simplement me permettre de leur rappeler que ce n'est pas le film du Joker, comme ce n'est pas non plus le film de Batman qu'on entrevoit par-ci par-là. C'est le film du Suicide Squad, et ses membres ne se battent pas contre le Joker!


En conclusion, les productions DC Comics ont fait quelques progrès avec leur Suicide Squad et ont modifié quelque peu leur ligne de conduite - qui les menait tout droit dans le mur avec, entre autres, leurs catastrophiques Superman. Pour faire une analogie politique, DC Comics est beaucoup moins républicain qu'avant (moins conservateur) et un peu plus démocrate (capable de gérer les ambiguïtés...) comme l'est Marvel! Idéologiquement, on sera surpris de voir dans un film DC Comics une vive critique de l'utilisation détournée et pernicieuse du terme «terroriste», si présente ces derniers temps aux USA et ailleurs. Audacieuse également la clôture du film, avec le célèbre Bohemian Rhapsody de Freddie Mercury...


L'expérience cinématographique demeure bien sympathique. C'est du bon divertissement, et aux critiques grincheux, je dirai comme le Joker dans The Dark Knight: «Pourquoi tant de sérieux?»

JeffMacaron
7
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le 14 août 2016

Critique lue 239 fois

Jeff Macaron

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