En définitive, c'est après pratiquement 2h30 que les images de Suite armoricaine correspondent enfin aux idées qui ont infusé le film pendant toute sa durée (excessive). Consacré au territoire et à la mémoire, aux racines et à l'inconscient, à la géographie et à l'art, le film de Pascale Breton a quelque chose d'intellectuel, voire de conceptuel, dans sa narration alors qu'il y est question de vibrations et de sensations, évidemment peu traduisibles en images et surtout pas urbaines. Suite armoricaine est une œuvre foisonnante et intime, libre dans sa sinuosité scénaristique, au point qu'il est parfois difficile de rester concentré. Ce n'est pas pour autant un film exigeant mais il demande de se laisser absorber et porter. Un tantinet moins diffus, il aurait gagné en simplicité.