Porté par une BO qui m'avait fort séduit à l'époque (Le Matos demeurant très brillant dans sa Synthwave atmosphérique), Summer of 84 se révèle encore plus intéressant qu'il n'en avait l'air.
Je ne m'attendais pas à grand chose, souhaitant le voir avant tout parce qu'il est une progéniture de la culture synth, et donc nécessairement sur ma liste. Au bout d'une vingtaine de minutes, le film m'a totalement embarqué avec son ambiance, ses personnages attachants et sa mise en scène.
De manière totalement inattendue, Summer of 84 s'est même révélé très prenant, avec des scènes pleines de tensions et quelques demi-jumpscare destinés à instaurer une ambiance parfois horrifique. Le film joue même avec nos nerfs, allant jusqu'à nous faire douter de l'issue finale. Qui est l'antagoniste? Le héros est-il fou? Sur 1h45, le suspens est bien distillé, si bien que la fin semble plutôt abrupt.
Le film n'est pas parfait. Comme une bonne partie des films de la culture synthwave, il s'inscrit dans des codes déjà existants. Ici, les hommages sont nombreux, certains peuvent apparaître redondants (après Stranger Things, n'importe quels gamins à vélo qui enquête renverra forcément à Stand by me), d'autres sont plus subtils. Les archétypes sont bien présents, notamment les comportements des adultes et les moments de doute qui traversent les compagnons du héros. On va donc considérer que le film fait dans le classique et ne propose pas grand chose de neuf.
Pour autant, je n'ai pas boudé mon plaisir, et si l'emballage apparait bien connu, le contenu reste appréciable, d'autant plus que le ton réussit à garder une identité propre au film: à travers des dialogues très sympas, à travers l'histoire romantique du film (pas toujours satisfaisante, mais bien plaisante quand même), à travers les interprétations du personnage principal et du voisin étrange, Summer of 84 n'est pas un film lambda. Le genre de film à revoir une année de temps en temps - et à défaut, à écouter à travers sa BO toute aussi prenante.