Usurpateur malgré lui, Kenji se retrouve dans la demeure familiale d'une camarade de classe. cette famille se réunit pour fêter les 90 ans de l’aïeule. Un événement dramatique se produit alors sur le réseau mondial informatique Oz, sorte de plateforme multisupports. Les conséquences virtuelles vont se muer en incidents nombreux dans le monde réel.
Le réalisateur Mamoru Hosoda nous plonge à la fois dans l'univers des réseaux (une forme de monde des Sims très avancé) et dans le cœur d'une famille traditionnelle aristocratique japonaise. Face au chaos qui secoue le monde d'Oz, la discipline et l'engagement qui caractérisent les membres de ce clan vont faire la différence.
Tandis que l'on pourrait penser que le sujet n'intéressera que les geek adeptes de jeux et de réseaux, cet animé sait susciter un intérêt plus large. Alternant les moments de relation entre membres de cette turbulente famille et les moments de tension au sein de l'espace virtuel qui ne cesse de se déliter, le récit parvient à conserver l'attention du spectateur jusqu'au dénouement final, au terme d'une tension dramatique plutôt réussie.
Le canevas scénaristique, s'il est solide, est néanmoins renforcé par un dessin de qualité. Servi par des fonds de toute beauté, n'ayant guère à envier aux mythiques studios ghibli, c'est là un enchantement de paysages, architectures et éléments de mobiliers traditionnels nippons. Les personnages ne sont pas en reste, expressifs au possible. Une partie des animés est cependant numérique, en particulier pour représenter l'univers virtuel d'Oz et les avatars qui la parcourent. Là encore, l'animation est dynamique et inventive, même si je la trouve un peu en deçà des illustrations plus traditionnelles.
Dans le monde réel, les caractères de chacun des protagonistes sont clairement définis et identifiables et l'ont se prend à apprécier ou s'agacer de l'un ou l'autre. Leurs forces respectives ne tarderont d'ailleurs pas à jouer un rôle clef pour libérer le monde d'Oz retenu en otage.
En dépit de menues imperfections, cet animé apparaît au final comme une belle réussite comme le pays du soleil levant sait régulièrement en imaginer. Ses créateurs n'ont pas fini de nous illuminer.