Summer Wars commence de façon étrange . Nous sommes entrainés dans un monde virtuel, celui de OZ , une sorte de super réseau social très évolué où tout est possible, comme dans la vraie vie, et les avatars virtuels des personnes connectées se parlent à voix haute. Tout le monde, où qu'il soit, est connecté et peut y accéder via un ordinateur, une télévision ou un téléphone portable.Pour un peu cela rappellerait le premier Matrix , et ce n'est pas la seule référence au film des frères Wachowski. Mais si Hosoda établit clairement au début du film, les frontières entre réel et virtuel, il fait en sorte de les estomper petit à petit . Sous ses airs faussement naïfs d'une histoire mettant en scène un adolescent doué en maths mais maladroit invité par sa Senpaï à passer quelques jours dans sa famille pour l'anniversaire de son arrière-grand -mère, c'est également une réflexion sur le monde virtuel, et qu'un acte, quel qu'il soit, sur Internet, peut entrainer des conséquences parfois fâcheuses dans le monde réel. D'ailleurs, à l'avenir, il n'est pas exclu que l'homme devienne "hyperconnecté" avec l'avancée technologique, amenant petit à petit à sa déshumanisation. Le film n'est pas avare en symboles et allégories,et le scénario dispose d'idées et de rebondissements intelligents. Hosoda met en face à face plusieurs mondes : monde virtuel (OZ) et monde réel, société moderne et société traditionnelle japonaise.
Le chara-design est bon pour les principaux personnages, un peu moins pour les secondaires, mais les décors restent de très bonne facture, mention spéciale au monde virtuel, qui a fait l'objet d'attentions particulières. Il faut également saluer la mise en scène. Le plus fou dans tout ça c'est que l'animation est constante, et fluide, et si cela n'a pas suffi à vous convaincre, il faut aussi souligner les excellentes musiques qui accompagnent le long métrage. Certains thèmes vous resteront longtemps dans la tête.
Puisant à la fois dans Matrix et Avalon ( d'un autre Mamoru), Summer Wars est un film d'animation où les contrastes sont forts et marqués, mais est également une réflexion sur l'homme, la société et ses rapports au virtuel et au réel.