Gabriele Muccino pose un vrai problème aux cinéphiles et cela ne date pas d'hier. Il y a chez lui cette volonté de donner des leçons de vie en épousant une morale souvent conservatrice, le tout dans des histoires sentimentales qui font plus que dépasser les frontières de la mièvrerie. En même temps, ses films ne manquent pas de charme même s'ils sont la plupart du temps agaçants par leurs partis-pris. Summertime possède des caractéristiques similaires et aurait pu adopter des titres antérieurs de la carrière du réalisateur : Souviens-toi de moi ou Juste un baiser, par exemple. Ou il aurait pu emprunter celui d'un joli film, italien, lui aussi : L'été où j'ai grandi. L'histoire de Summertime prend deux jeunes romains à l'âge des possibles et les envoie faire leur éducation sentimentale à San Francisco, présentée façon carte postale comme la cité de l'hédonisme et de la tolérance. Voire. Tout ce qui se passe à Frisco, cette sorte de ménage à 4 est moyennement crédible et d'un romantisme forcé. Les relations entre les 4 principaux protagonistes a quelque chose d'artificiel et de psychologiquement creux (et son insistance à paraître absolument gay friendly est irritante) mais une fois encore Muccino désarçonne par une candeur et un enthousiasme authentiques pour décrire ces vies qui peuvent se déterminer en un seul été. La mélancolie dessinée par les dernières images touche malgré tout même si, dans l'ensemble, le film ne parvient guère à transporter.