4 amis obèses, malaises dans leur peau depuis leur plus tendre enfance, découvre qu’au Japon les obèses sont respectés et même parfois idolâtrés. Ils décident donc d’importer l’un des rares sports mettant en valeur les gros et créer ainsi le premier club de Sumo d’Israël. Leurs rondeurs, jusque-là handicapantes, vont alors devenir petit à petit une fierté et ils vont enfin pouvoir gouter librement aux plaisirs de la vie.

Herzl, Aharon, Gidi et Sami sont 4 obèses ayant chacun subi des conséquences différentes de leur "maladie". L’un d’eux vit toujours à 35 ans chez sa mère, les autres se sont émancipés mais sont confrontés à des problèmes de couple, de sexualité ou d’emploi. Du fait de leur manque d’expérience et d’assurance, ils ont tous encore un pied dans l’enfance et cette quête de reconnaissance sera alors leur renaissance. Leurs premiers entrainements de sumo sont véritablement notamment très initiatiques. Vêtus de leur couche rouges, apprenant les déplacements basiques du sport (petit pas de canard, courses dans les champs et rondades arrières jambes écart…), ils ressemblent véritablement à 4 gros bébés tombant tout juste de leur nid et devant réapprendre à vivre, à se déplacer et à s’aimer.

Sujet tabou, mais au combien contemporain, l’obésité a été traitée sous différentes formes. Parmi les plus connues, on citera la déchéance sociale et moralisatrice de Precious ou encore la démonstration effrayante par l’exemple de Super Size Me. Sumo choisit lui la comédie romantique douce-amère à l’humour noir parfois croustillant. Malheureusement, le moule utilisé ne brille pas par son originalité et Sumo peine ainsi à se trouver une réelle identité scénaristique. Pire, il ne fait qu’une pâle copie des grandes comédies américaine en proposant une histoire aux engrenages d’une part ultraclassique et malheureusement ultragrippés. On aimerait pourtant y croire, se plonger dans cette histoire et être pris à partie par sa morale appréciable, car dans sa globalité Sumo dégage un véritable potentiel émotif. Mais non, finalement à cause de son ton manichéen, tirant par les cheveux chacune de ses situations, de sa happy-end pressentie à des kilomètres, Sumo n’aura rien de percutant, de mémorable ou de différent. Il s’agit d’une démonstration à sens unique au fond clair comme de l’eau de roche, mais à la forme bizarre où tout peine à s’enchainer et à se justifier.

Malgré quelques plans visuellement intéressants, une bande-son parfaitement en adéquation avec le ton et une ambition louable, Sumo reste est une comédie qui, à la manière de ses protagonistes, peine à développer de véritables sensations et à nous surprendre. Dommage, car le potentiel est bien là, mais, en se limitant à un format très (trop) classique et depuis longtemps bien rodé, Sharon Maymon et Erez Tadmor peinent eux-même à s’émanciper, empêchant ainsi leur bébé de prendre son envol.
SlimGus
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le 1 nov. 2012

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Gaylord G

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