Where the Buffalo Roam par Gaylord G
Véritable ancêtre de Las Vegas Parano, les deux films étant des récit biographique du Dr Hunter Thompson, c’est donc avec une certaine appréhension et une grande impatience que j’ai regardé ce film. Where the Buffalo Roam évoque donc la vie de ce journaliste (Thompson) et de son acolyte avocat (Lazlo) dans leurs plus folle péripéties.
Dès les premières minutes, toute personne aillant vue Las Vegas Parano (de Terry Gilliam) reconnaitra les personnages tellement les mimiques, les gestuelles, les habits des personnages coïncident. On fait très vite l’amalgame tout en restant perturbé pendant un long moment de part les énormes différences qui existent entre les deux films. Pour apprécier Where the Buffalo Roam à sa juste valeur il faut savoir et accepter qu’il sera différent de Las Vegas Parano.
Tout d’abord, ce film ne se focalise pas tout à fait sur les mêmes évènement de la vie de Thompson (le vrai). Alors que Las Vegas Parano se focalise sur le côté totalement déjanté de sa vie, insistant sur des délires et des défonces, ce film est, pour sa part beaucoup plus complet et donc au final beaucoup plus proche du vrai personnage. Tourné en 1980, on ressent très vite que le film est bien plus ancré dans les problèmes qu’ils évoquent. Une large partie du film montre Lazlo dans son rôle d’avocat tentant de défendre une tripoté d’hippies et de fumeurs face à un système autoritaire et sourd (l’époque Nixon) face à la drogue. A la différence de Las Vegas Parano, Where the Buffalo Roam prend ainsi une tournure beaucoup plus politique permettant au spectateur de mieux resituer le contexte et donc de mieux se plonger dans l’histoire.
Certes la drogue reste toujours omniprésente, étant une autre composante importante de la vie de Thompson, cependant elle n’est qu’à de rare occasion évoqué directement. Hunter (joué par Bill Murray) est constamment défoncé, cependant on ne le voit “que” fumer des joints ou prendre des pilules bleues et rouges. Ici donc pas d’éther, de mescaline, LCD ou autre drogue; aucune d’entre elles n’est mentionnées. Certain regretteront surement le fait que le film soit bien moins trash et délirant que Las Vegas Parano, cependant il n’en reste pas moins burlesque. Les deux rôles principaux sont très bien joués, encore une fois si l’on parvient à oublier Deep et Del Toro, et les situations “comiques” s’enchainent à une vitesse folle.
Comme je l’ai dis plus haut, le film se concentre sur une plus large partie de la vie de Thompson que Las Vegas Parano. On en apprend donc bien plus sur les personnages, leurs rapport entre eux, leurs habitudes.. On entend également plus d’idée politique et la critique est ici beaucoup plus amère.
Impossible donc de ne pas comparer les deux films à première vue. Cependant, il faut admettre qu’ils n’ont pas le même point de vue du personnage qu’est Thompson. Ce film reste donc bien plus complet et critique alors que Las Vegas Parano semble n’être à coté qu’un délire psychédélique, génialissime certes, mais au final bien incomplet dans son récit de l’histoire. Pour tout les illuminés qui considère le film de Terry Gilliam comme une véritable bible, ce Where the Buffalo Roam sera donc un excellent et indispensable complément pour comprendre qui était cet homme, drogué, passionné et totalement déjanté qu’est Hunter Thompson.