On ne peut qu'avoir de la sympathie pour des personnages qui passent leur temps à avoir envie de boire, et donc à boire, se répétant à l'envi les mêmes phrases, se les empruntant pour se les approprier, se raconter des histoires, enjoliver la réalité, masquer de toutes les manières possibles leur spleen chronique.
C'est une musique des mots, une plaisante succession de dialogues à deux ou trois, confrontation bienveillante d'égos en résonance, conversations à boire et à manger, un film aussi vide que profond, comme la vie.
Bien rythmé, brillamment interprété, Sunhi se déguste comme une gourmandise superflue, un petit plaisir gratuit, léger et pourtant indispensable.
Marivaudage délicieux et amer, le dernier film d'Hong Sang-soo (bien meilleur que son précédent) se déguste avec plaisir et sans arrière pensée.