Super est l'histoire d'un couple qui sombre, la femme dans la drogue et l'asservissement à un dealer et le mari dans le désir de justice et de vengeance.
Reconquérir sa femme et par là-même restaurer sa confiance en soi amènent "naturellement" à devenir un super-héro combattant le crime. C'est une mission insufflée par Dieu en personne. Mais un freak attire les freaks et une super-héroïne exaltée qui l'admire, le rejoint. Incarnée par Ellen Page, tout aussi déboussolée que son acolyte masculin, elle crève l'écran comme Chloë Grace Moretz dans Kick-Ass 1 et 2.
Ce film est avant tout son traitement. Pas de vision esthétisée de New-York comme c'est l'usage dans les adaptations de Spider-Man ou de Kick-Ass. Je ne me souviens d'ailleurs pas s'il est mentionné où se passe l'action. La banlieue d'une grande ville américaine, une ville moyenne ou ailleurs ? N'importe où, peu importe. Il y a bien peu de sens dans toutes ces villes.
La classe moyenne américaine soutient ce justicier. La police impuissante, à côté de la plaque et finalement peu présente. Porter un masque et un attirail de justicier des rues est un prétexte à une critique sociale.
Loser magnifique, dérangé, à la fois violent et compatissant, ce héros est un anti-héros qui réfléchit quand même à la portée de ses actes mais la mécanique est lancée et il ne peut avoir de repos ni d'existence tant que sa femme ne sera pas sauvée.
La violence crue filmée sans complaisance apporte beaucoup car elle impose une certain distance. Un traitement plus "réaliste" que Kick-Ass (le film) auquel on ne peut que le comparer mais Franck n'est plus un adolescent qui se cherche mais un adulte perdu. Que l'on aime ou non les films de super-héros, Super est à voir, au moins pour se faire sa propre opinion.
Et soyons honnêtes, qui n'a jamais eu envie de péter la gueule à quelqu'un qui double dans une file d'attente ?