Je vais aux toilettes pour y délivrer un colis secret
Les comédies sur les fraternités c'est souvent drôles. En tous cas celles que j'ai vues m'ont fait rire. Pour House Bunny, La maison de prod d'Adam Sandler et Dennis Dungan a décidé d'amener un bol d'air frais au concept en utilisant des gonzesses et non les habituels losers de sexe masculin.
Est-ce que ça fonctionne? Oui et non. Oui parce qu'une nana peut avoir autant d'appeal comique qu'un mec, Anna Farris en est d'ailleurs la preuve (personnellement je la trouve marrante) ; donc laisser une chance aux filles de faire rire de la sorte n'est pas impossible. Et non parce que cette adaptation ne se fait pas sans faille. En effet. qu'est ce qui fait tant rire dans ce genre de film, habituellement? Voir des losers faire les cons et arriver malgré tout à en foutre plein les dents aux beaux gosses. C'est en s'amusant et en étant eux même qu'ils réussissent. Bon ils doivent aussi un peu étudier et parfois tricher, mais ça reste secondaire le plus souvent (genre c'est exploité dans les trente dernières minutes).
Ici c'est différent ; là où il aurait été drôle de voir les demoiselles rivaliser avec les mecs en ivrognerie et stupidité, on les voit au contraire devenir des princesses un peu cruche. En même temps c'est ce que la logique de notre société nous impose. Les mecs qui rotent et les nanas cruches font rire. Mais dans le cadre de ce genre de film... ça ne va pas. Non, on voulait des filles bêtes mais surtout des filles qui ne renoncent pas à elles mêmes, c'est ça l'essence des films sur les fraternités. Et les rares qui acceptent de se traverstir doivent s'en prendre plein la tronche (voir Undeclared, voir Animal House...). Dans House Bunny, l'écart de conduite n'a que de bonnes conséquences ou presque, et le retour à la normale se fait sans encombre. C'est ça l'échec. En même temps il est vrai que cela nuance un peu plus le propos. On ne devient pas réellement plusp opulaire en étant juste soit même ni en se travestissant totalement non plus; il est certain qu'un bon rapport à la société implique de trouver le juste milieu entre ces extrêmes, de jouer avec ces notions (dans certaines circonstances on est un peu plus soi même et d'autres on l'est moins).
House Bunny manque donc de couille. C'est dommage parce que c'est tout l'inverse de Strange Wilderness, réalisé également par Fred Wolf. En tous cas, la mise est ici plus pop que dans cet autre film. Les mouvements caméra sont plus nombreux mais aussi ont tendance à anonymiser le film. C'est trop conventionnel en quelques sortes, alors que Strange Wilderness possédait un ton plus audacieux. Côté casting, c'est dommage. Trouver des filles drôles c'est possible, mais c'est dur! Emma Stone ne m'a pas convaincu.S ouvent elle en fait trp, elle ne semble pas naturelle dans le rôle d'intello 'moche'. Si le début du film exploite les 'tronches' de certaines comédiennes, elles sont vite mises de côté une fois la bimbo-isation effectuée. C'est dommage.
Bref, House bunny aurait pu être fun, mais les scénaristes ont fait les mauvais choix. Ca reste un film divertissant à condition d'aimer le genre HappyMadisonProd (on retrouve d'ailleurs toute la clique habituelle en caméo), mais malheureusement pas mémorable.
PS: j'oubliais de mentionner que le film comporte de nombreuses jolies filles, mais que Anna Farris n'est pas terrible en Bimbo... en plus elle a moins de charme depuis qu'elle s'est fait refaire les lèvres...