Adulescent, un peu adulte, un peu adolescent, beaucoup puceau.
Superbad, c'est l'histoire très fine de trois jeunes de 17 ans, pas associaux mais pas très à l'aise avec les filles, qui veulent BAISER et ne plus être puceau. Vous avez dis fin ? Mais ça se regarde sans fin !
Superbad, c'est l'archétype même du pitch qui te fait très peur sur ce qui va venir, où tu te dis que tu vas voir un ersatz d'American Pie. Tout faux ! Superbad, c'est l'un des plus beaux portraits d'adolescents fait au cinéma: jamais dans l'excès, avec un humour très bien dosé et une montée crescendo dans les situations complétement folles.
Car là est la magie de ce film: alors que l'on enchaine les situations grotesques, les gags complétement fous et l'enchainement des événements, les personnages s'affinent de plus en plus, se révèlent à nous, montrent leurs failles et leurs mal-êtres. Jusqu'à la fin, calme, touchante, simple mais tellement symbolique. Tout le film n'est qu'une préparation à la scène finale, à la transition de l'adolescence à l'adulte, du lycéen à l'étudiant.
Michael Cera et Jonah Hill sont géniaux, justes, drôles, sincères, ils jouent presque leurs propres rôles. Ils sont leurs personnages, ils sont ces adolescents un peu bloqué niveau sexe et sentiments, qui ne voient l'acte qu'à travers le porno. Christopher Mintz-Plasse est hilarant en ado à lunette très timide et complétement à coté de ses pompes. Certaines scènes sont hilarantes uniquement grâce au talent des trois acteurs (la scène de la carte d'identité quoi, "je m'appelle McLovin !").
Alors que le film démarre dans l'humour balourd et s'y engouffre, il gagne en subtilité des personnages au fur et à mesure. Juste, hilarant, touchant, Superbad fait partie des meilleures comédies américaines, de celle que l'on avait pas vue venir et que l'on prend plaisir à voir et revoir. Un must.