Hélas, ce n'est pas le remake du film de Coppola/ Walter Hill, mais on s'en contentera.
Le scénario est touchant, émouvant. Les conflits sont parfois un peu légers, mais sont bien exploités et les résolutions sont correctes. Les personnages sont très bien écrits et l'on appréciera que la majorité des scènes ne comportent que ces deux amoureux. La relation homosexuelle, parlons-en pour justement dire qu'il n'y a rien à en dire. L'auteur parvient à normaliser cela, il n'en fait jamais des caisses, on aurait pu caster une femme et un homme ça aurait été le même. Et c'est ça qui est bien, car c'est le fond de l'histoire qui nous intéresse, pas ce genre de détails. Et c'est souvent gênant quand dans un film on sent que la prod veut faire passer un message (humaniste ou non) indépendamment de ce que le film raconte.
La mise en scène tient la route : le réalisateur propose une caméra discrète mais qui pénètre malgré tout l'intimité de ce couple ; on trouve un rythme de montage qui touche à la tendresse, avec l'aide d'une caméra qui capture les subtiles expressions de nos acteurs, les regards tristes et amoureux. Le découpage est bien pensé. Les décors sont très bien filmés. Le jeu de lumière aide vraiment à construire une ambiance poétique et en même temps dramatique.
Les deux acteurs sont superbes. Leurs performances sont fortes et en même temps sobres : ils donnent l'impression que c'est si facile à jouer. Et c'est ça qui est fort! Même quand l'un pleure, ce n'est pas exagéré, c'et discret, comme si ce n'était pas prévu. Ce qui est cocasse, c'est qu'initialement, les deux acteurs devaient jouer le rôle l'un de l'autre, mais très vite, ils ont senti qu'ils devaient inverser leurs rôles ; ils ont proposé au réalisateur une lecture dans les deux versions (une dizaine de scènes) apparemment, ils étaient excellents dans le deux, mais il y avait un petit plus dans la version qui a été retenue, sans doute grâce au style de performance qui collait mieux aux personnages.
Bref, chouette petit drame, j'ai un peu pleuré :'(