Le thème de Supernova n'est pas super nouveau, excusez le jeu de mots déplorable, mais le film manque tellement d'humour que manier l'ironie ne fait que traduire un certain désenchantement face au traitement du sujet de la maladie, en l'occurrence dégénérative, qui se caractérise par une émotion beaucoup trop maîtrisée et une structure façon road-movie bien paresseuse. Il est certain que Harry Macqueen n'avait aucune envie que son film sombre dans le pathos, ce dont on lui sait gré, mais en contrepartie sa trop grande "neutralité", hormis dans une poignée de scènes, ainsi qu'une certaine platitude de la mise en scène n'incitent guère à l'enthousiasme. Film à deux personnages, presque exclusivement, Supernova parle d'un couple en souffrance, qu'il soit homosexuel n'est pas le sujet et c'est tant mieux, mais le fait que les deux hommes soient comme par hasard des artistes, un écrivain et un musicien, sans soucis matériels, sonne un peu comme un cliché. Une histoire entre un livreur de pizzas, atteint de démence précoce, et un ouvrier du bâtiment, par exemple, serait-elle moins crédible et dénuée de toute sensibilité ? Passons. Pour justifier son titre, le film montre de belles nuits où les étoiles scintillent, certaines d'entre elles déjà mortes, comme on le sait. Voilà pour le moment de poésie et d'éternité. Pour le reste, dans ce qui pourrait être une pièce de théâtre, Supernova est avant tout l'occasion d'admirer deux acteurs qui brillent au firmament : Colin Firth et Stanley Tucci. A eux seuls, ils valent largement le déplacement.