Une grande histoire d'amour américaine. Meryl Streep à l'affiche.
J'avais peur que le syndrome Out Of Africa se répète (http://www.senscritique.com/film/Out_of_Africa_souvenirs_d_Afrique/critique/73629585).
Mais c'était sans compter sur la présence devant et derrière la caméra de Clint Eastwood.
Lui, qu'on connaît terne, bougon et sévère est ici métamorphosé. Il y apparaît heureux, sauvage mais attendrissant et son humeur semble déteindre sur le film entier.
Si Meryl Streep est évidemment et comme toujours superbe dans ce rôle, l'interprétant avec beaucoup de sérieux, c'est évidemment Eastwood qui crève l'écran.
Lui qu'on voyait jusqu'alors solide comme un roc plie ici sous le poids de l'amour. C'en est déchirant.
Le couple qu'il forme avec Meryl Streep est surement l'un des plus beaux et des plus pétillants de l'histoire du cinéma. Leur amitié déchire l'écran, leur sincérité n'en est que plus évidente. Celle-ci éclate au grand jour lors de longues scènes nocturnes où, autour d'une table de cuisine où tout semble se jouer, sirotant leur alcool, ils se livrent au délicieux jeu qui berce les rencontres tout fraîches. En apparence peu dirigés, les acteurs font des étincelles et semblent libres.
Et pourtant. Eastwood soigne merveilleusement sa mise en scène.
Il base son histoire d'amour sur des petits détails qui enchantent l'image, conservent le couple dans une vérité intacte. Son histoire n'est pas grandiloquente. C'est celle de gens normaux qui s'éprennent l'un de l'autre, dans tout ce qu'il y a de plus simple.
Bien filmé sans être néanmoins renversant (c'est peut être la platitude du film parfois qui m'empêche de le considérer comme un chef d'oeuvre, ainsi qu'à la fin, ses scènes un peu cliché - la séquence sous la pluie -), c'est évidemment l'histoire qui l'ait.
Et le personnage de Streep. Femme forte, exemplaire et courageuse, mère et épouse avant d'être elle-même, son dilemme interne se propage au spectateur qui se sent blessé au plus profond.
Avec une empathie certaine, on admire ses choix, ainsi que, ceux scénaristiques pris Eastwood (notamment la division en deux du film, très intelligente, qui déplace les questions de la mère sur ses enfants) qui prouve une nouvelle fois que derrière la coquille se cache un être à la sensibilité hors norme. Un très beau film.

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le 16 nov. 2015

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Charles Dubois

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