Le film aux 8 oscars
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Sorti en pleine période de maccarthysme, On the Waterfront s'inscrit parfaitement dans son époque mouvementée. Elia Kazan nous offre une nouvelle fois une image très critique de la société américaine de cette période.
Sur le papier, le film a tout pour séduire : une histoire de pègre dans un milieu de dockers, doublée d'une amourette qui amène notre héros ultra viril à se remettre en cause et se poser des questions pour la première fois de sa vie. On trouve un Marlon Brando des grands jours qui incarne un boxeur frustré en quête d'une vie simple (du travail régulier et un petit apéro de temps à autre, rien de plus).
Ce film présente tout de même une certaine singularité dans l'ensemble de l'œuvre du réalisateur engagé puisqu'on décèle une influence très claire du néoréalisme italien dans cette description minutieuse de l'environnement violent que constituent les quais. On comprend mieux les raisons pour lesquelles les conservateurs n'ont pas apprécié le message émanant de ce film. Les hommes se battent afin d'obtenir un jeton de travail, perdant dans le même temps toute dignité. La religion n'est plus quelque chose de sacrée, les hommes n'ont plus foi en elle depuis visiblement très longtemps.
C'est pourtant un destin individuel qui va faire basculer le rapport de force puisqu'il faudra que le personnage incarné par Marlon Brando soit, tel Lazare ressuscité par Jésus, d'abord mis à terre avant d'unifier les travailleurs et renverser l'ordre social établi.
Si la mise en scène frôle la perfection, Elia Kazan demeure un réalisateur marqué d'un très grand classicisme, ce qui est parfois quel que peu regrettable. On retrouve ainsi lors d'une scène romantique sur les toits une musique bien mièvre et beaucoup trop prononcée. Le développement de l'action et le symbolisme sont intelligents mais tout est bien trop didactique, ce qui réduit d'autant le plaisir du spectateur.
A l'image de la situation des Etats-Unis de l'époque, pays divisé, suspicieux et en plein doute, c'est un véritable questionnement sur la famille, l'ambition et le modèle capitaliste que nous offre Elia Kazan.
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Créée
le 27 févr. 2016
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