Je n’ai jamais aimé ce film, même étant jeune. Ayant cependant révisé bon nombre de mes jugements sur différents avec Louis de Funès, je voulais lui donner une nouvelle chance. Mais il n’y a rien à faire. Le prétexte est totalement débile et le traitement totalement insipide. Cette comédie n’est jamais drôle, n’offrant aucun bon moment à sa vedette qui aurait pu sauver l’ensemble par une de ses colères mémorables. Mais en l’immobilisant sur un arbre perché, le réalisateur le prive de ses meilleurs atouts fondés sur le mouvement. Autant dire que le pari était presque perdu d’avance et ce ne sont pas les tentatives détournées (par l’intermédiaire du téléviseur que les personnages possèdent dans la voiture notamment) qui y changeront quoi que ce soit.
Serge Korber, pris entre son désir d’exploiter sa prouesse technique avec, nous le voyons bien, toute une partie filmée avec des cascadeurs, et son plaisir d’avoir sous la main la grande vedette comique de l’époque, ne parvient finalement à tirer parti ni de l’un ni de l’autre. L’ensemble manque cruellement de rebondissements comiques et les quelques pas de côté frisent souvent le ridicule. Par ailleurs, les rapports entre les trois protagonistes ne sont jamais fouillés et exploités, ce qui est pour le moins rédhibitoire dans ce genre d’exercice de style. Privilégier un huis clos à ciel ouvert et se désintéresser autant des personnages ne peut qu’aboutir à un ratage complet.
Tout juste pourra-t-on sauver l’ultime partie avec sa satire du sensationnalisme par l’intermédiaire du personnage de Paul Préboist mais le curseur est mal placé. Autour de lui, l’épouse éplorée interprétée par Alice Sapritch ne colle pas à l’atmosphère, le curé est trop débile pour être drôle et le mari jaloux est totalement ubuesque. Certainement le plus mauvais film de Louis de Funès quand il était à son apogée.