Surplus : La Consommation par la Terreur par Gaylord G

“Pourquoi abondance ne rime-t-elle plus avec jouissance ? S’appuyant sur les propos de l’écrivain anarcho-primitiviste John Zerzan, le film met en évidence les dérives et les dangers du développement effréné de nos sociétés de consommation et s’amuse habilement des propos irresponsables de nos dirigeants politiques et industriels.”

Surplus est une atypique et intéressante réflexion sur notre modèle économique. Attaquant la consommation aveugle, réveillant le consommateur lobotomisé et robotisé, ce documentaire est simplement indispensable et inestimable. Il permet de donner un poids et une voie à l’opposition au système, à la résistance contre ce modèle et ces idées que l’on nous force à avaler. Nombreux sont les documentaires engagés, violent de par leur décalage et leur sincérité froide, cependant ici, la place n’est pas aux grands discourt, aux belles paroles ou aux listes interminables de statistiques. Ici, on nous démontre, en faisant un amas sauvage et désorganisé de preuves, la simple vérité.

La forme vient mettre en valeur le fond. Rythmé, saccadé et parfois totalement déjanté, le montage casse les règles du conventionnel pour ce permettre une narration convulsive, traduisant ainsi les dernières paroles de sagesses d’un monde à l’agonie. Porté par une bande-son dub / trip-hop / downtempo planante et enivrante, ce montage convulsif prend toute sa valeur et son sens. La musique sert alors le fond venant parfois insister un propos, donner un sens à un autre. On frôle alors le clip-vidéo et la pub martelant un même message encore et encore jusqu’à son intégration dans les pensées du spectateur. Le réalisateur se sert donc du modèle qu’il critique pour donner une valeur à son propos. Se mord-il alors la queue ou fait-il ici la preuve de la puissance dévastatrice de cette méthode ?

Nombreux spectateurs se sentiront attaqués ou tout simplement concernés par cette critique car ils font partit du système critiqué. Il est alors difficile d’encaisser ses erreurs, d’accepter ses fautes mais il aussi tellement jouissif d’ouvrir les yeux, de voir plus loin que le bout de son nez et de son écran de TV. Au final, Surplus est une expérience atypique et passionnante. Critiquant sans former de réflexion mais en nous balançant à un rythme effréné des images et des discours politiques fort de sens, ce film forme alors un propos chaotique et déstructuré en nous donnant à voir nos propre dérive de consommateur aveugle. Indispensable donc dans un monde totalement régie par le dieu Argent et où la population doit être lobotomisé par les messages subliminaux portés par la pub, la TV et la politique dans le seul but de consommer. A voir pour enfin comprendre qu’il faut impérativement éteindre sa TV.
SlimGus
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le 1 nov. 2012

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Gaylord G

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