Jeff et Beau Bridges sont les Baker Boys, un duo de pianistes de jazz qui, depuis des années, arpentent les petits clubs de Seattle pour y divertir une audience de plus en plus clairsemée. Peinant désormais à rejoindre les deux bouts, ils doivent trouver un moyen de relancer leur carrière. Ils décident alors d'embaucher une chanteuse. C'est ainsi qu'ils rencontrent Susie, Michelle Pfeiffer, une ancienne escort girl à la voix de velours qui leur permettra de soulever les foules mais mettra à rude épreuve leur fraternité... Nous sommes en 1989 et Susie et les Baker Boys ressemble à ces films, sans étiquette clairement définie, dont Hollywood a paumé la recette. Ce n'est pas vraiment une comédie romantique ni un film musical, bien qu'il y ait quelques éléments comiques appréciables et qu'une bonne place soit faite à la musique, c'est un peu tout ça et rien à la fois. On se demande d'ailleurs comment un tel titre serait vendu aujourd'hui, à notre époque où chaque chose doit pouvoir rentrer dans une case facilement identifiable par des spectateurs considérés comme des consommateurs qu'il faut satisfaire. Modeste relique oubliée d'un temps révolu, The Fabulous Baker Boys se laisse encore regarder sans souci, et c'est bien là le plus important. On est certes loin du chef-d'œuvre ou du grand film à redécouvrir, quand bien même il s'agirait, selon la National Board of Review, d'un des dix meilleurs de l'année 1989. Nous tenons simplement là un film honnête, décent, respectueux de son audience, d'humble ambition. Dans son premier long métrage, Steve Kloves, qui deviendra plus tard le scénariste attitré de la saga Harry Potter, a surtout le mérite de s'intéresser de près à ses trois personnages principaux, bien écrits et campés par de très bons acteurs...lire la suite de la critique.