Il faut arrêter de dire que Nicolas Cage ne tourne que des daubes. Moi, je serai toujours là pour le soutenir. Car "Suspect" est une pépite. Une enquête policière haletante inspirée d'un fait réel glaçant où un inspecteur de police obstiné va mener la chasse à un pervers sexuel particulièrement sadique abusant de prostituées avant de les chasser comme des proies.
L'affiche ne fait pas honneur au film. Ce n'est pas un film d'action où on se demande à la fin qui est le coupable qui sera zigouillé. On connaît d'entrée de jeu son identité et toute l'astuce sera de comprendre comment les flics vont faire pour le coincer alors qu'ils n'ont aucune preuve tangible. Seulement des soupçons, des indices.
Même s'il arrive tardivement, le face à face Cage/Cusack tient toutes ses promesses et comme c'est en plus le point culminant de l'enquête, ça donne un aperçu de l'intensité à ce moment précis. Va-t-il finir par craquer ? Le policier parviendra-t-il, en le poussant dans ses derniers retranchements, à le faire avouer malgré sa difficulté à trouver des preuves probantes ?
Nanti d'une atmosphère sombre et froide rappelant certains films de Clint Eastwood comme Mystic River sur la perte de l'innocence ou Insomnia de Christopher Nolan, Suspect frappe aussi par son humanité (je sais, ça paraît difficile à croire) notamment avec la relation affective se nouant entre la jeune prostituée et l'enquêteur tous deux partageant le triste point commun d'avoir vécu un drame familial des années plus tôt. Captivant de bout en bout, mettant les nerfs du spectateur à rude épreuve, Nicolas Cage montre qu'il n'a pas encore dit son dernier mot.