L’histoire vraie d’un boulanger pétri de mauvaises intentions envers les jeunes femmes paumées...
À voir la caméra de Scott Walker trembler, on se dit que ça doit vraiment cailler, l’hiver, en Alaska.
À moins que ce soit la frime, la paresse, le suivisme…
Car non seulement ça vacille, mais ça cadre mal (et même parfois : ça coupe mal).
Les bonnes pâtes poursuivent — après tout, le film dure 105 m : une amélioration est possible.
Soulagement, effectivement, au bout de 50 minutes d’une installation poussive.
C’est au moment où le boulanger retrouve la seule proie à être sortie de ses griffes que Suspect devient prenant ; c’est quand le piquant du récit intervient que ça pique moins les yeux.
Ce ne sont pas les têtes d’affiche (Cage et Cusack) qui sauvent le film, mais plutôt le scénario et l’ambiance (avec notamment un interrogatoire aux petits oignons).
Après le visionnage d’un long documentaire sur Robert Hansen, le « boulanger-boucher », on apprend qu’adolescent il était affecté de troubles de l’élocution et souffrait de surcroît de problèmes de peau : pas idéal pour établir de bonnes bases avec l’autre sexe...
Ah ça oui, les crasseux : je suis binaire !
Le réalisateur aurait pu s’inspirer de ces faits pour travailler le portrait du psychopathe, au lieu de perdre son temps avec celui du flic (Cage).
Au final, pour peu que les films glaciaux vous bottent, celui-ci, malgré ses défauts, fait quand même l’affaire…