Luca Guadagnino est de retour avec un nouveau film Suspiria, remake du Suspiria de Dario Argento, mais va-t-il nous jouer un mauvais tour à nouveau après l’insupportable Call me by your Name ? 



Dans ce film, il reprend la trame originel, c’est à dire une américaine qui débarque à Berlin pour intégrer une école de danse, école témoin de phénomène étrange avec à sa tête des sorcières mais les liens avec le film de Dario Argento s’arrêtent finalement là. Luca Guadagnino lui veut nous parler de l’art, de la Fraction Armée Rouge, de la Shoah mais cela est tellement fait par dessus la jambe qu’on se demande quelle mouche est venue piquer le réalisateur pour évoquer des sujets aussi complexes. Les raccourcis faits entre la Bande à Baader/Meinhof, le nazisme et les sorcières sont malvenus. Il cherche à aborder des sujets qu’ils ne maitrisent pas (d’ailleurs on pourrait retirer les passages avec le psychiatre, les scènes évoquant la RAF que cela reviendrait strictement au même). 



On se retrouve dans un méli-mélo véreux, sexiste (le traitement des sorcières est douteux et est clairement plus proche de l’histoire officielle que d’une éventuelle réappropriation du mythe des sorcières de manière féministe et pourtant Guadagnino se targue de faire de son Suspiria un film féministe). Les références qui nous sont balancés à la gueule, qu’est-ce que vient faire Lacan dans cette galère ?, sont indigestes, insupportables (on parlera même pas des références à Fassbinder ou à Ana Mendieta). Le film est confus dans ce qu’il montre, ce qu’il fait, ce qu’il dit. La mise en scène est dénuée de sens, les jeux de miroirs, les tons bruns n’aident pas (seul les scènes de danse sont plaisantes et encore), les scènes « d’horreur » sont elles ridicules à souhait. Le final l’est tout autant. La musique de Thom Yorke bien qu’intéressante en elle-même, dispose de peu d’intérêt dans le film et ne va pas avec le tout.





Après 2h30, on a envie d’hurler de rire tellement ce qu’on a vu est grotesque, ridicule. Luca Guadagnino a une haute idée de soi même et de ses films. Call me by your name était déjà vaniteux, stérile et avec son Suspiria il réitère l’exploit de nous ennuyer encore plus profondément. Bref, nous sommes face à un film abscons et face à un cinéaste faquin.

balconenforet
1
Écrit par

Créée

le 22 nov. 2018

Critique lue 456 fois

2 j'aime

1 commentaire

balconenforet

Écrit par

Critique lue 456 fois

2
1

D'autres avis sur Suspiria

Suspiria
Velvetman
8

The Suspirium Dance

Ô combien périlleuse est l’idée du remake. Les tentations sont nombreuses. Se servir du matériel de base, s’aventurer dans des zones ombrageuses ou alors s’assoir dans une zone de confort pour faire...

le 20 nov. 2018

48 j'aime

2

Suspiria
mymp
5

Make a witch

Luca Guadagnino a l’air de vouloir s’amuser en alternant projets originaux et reprises de grands classiques. Après Amore donc, Guadagnino revisite La piscine (A bigger splash) façon glam et...

Par

le 16 nov. 2018

41 j'aime

1

Suspiria
HugoShapiro
8

Soupirer pour mieux respirer

Je ne donnais pas cher de la peau d'un remake de Suspiria. Bien que je le trouve sur-estimé pour ce qu'il est intrinsèquement, à savoir un bel objet cinématographique qui n'a rien à défendre au delà...

le 1 nov. 2018

38 j'aime

3

Du même critique

Le Fils de Saul
balconenforet
9

Un chef d'oeuvre terrifiant

Ancien premier assistant réalisateur de son compatriote Bela Tarr, le jeune Laszlo Nemes nous arrive avec un premier film bouleversant. Grand Prix du Jury à juste titre à Cannes, Le Fils de Saul nous...

le 28 oct. 2015

6 j'aime

3

Tarzan
balconenforet
5

Tarzan est passé à côté de la catastrophe

L'été arrive avec sa ribambelle de blockbusters. La 46ème adaptation de l'oeuvre littéraire de Edgar Rice Burroughs, Tarzan fait partie de ce lot estival aux côtés de Tortutes Ninjas 2, Independance...

le 30 juin 2016

3 j'aime

Danish Girl
balconenforet
3

The Danish Girl: The Problematic Film ?

The Danish Girl est le nouveau film de l’oscarisé Tom Hooper pour Le Discours d’un Roi. Passionné par les histoires de personnages « marginaux », Danish Girl nous présente l’histoire de la première...

le 31 janv. 2016

3 j'aime