A l'annonce d'un remake de Suspiria j'ai d'abord cru à une mauvaise blague, c'est sans conteste une des plus belles réussites de Dario Argento, et sans y prêter plus d'attention que cela pourtant au fur et à mesure que le projet avançait cela titillait davantage ma curiosité.
A ma connaissance ce film n'a pas été un grand succès en salles étant presque sorti dans l'indifférence générale, c'est dommage car ce remake s'avère original et loin des films d'épouvante formatés à base de jump scare que l'on nous fourgue trop souvent ces derniers temps-ci.
D'ailleurs il ne faudrait pas vraiment parler de remake car le film original est plus une source d'inspiration pour le réalisateur qu'une envie de refaire le film, il y a des points communs avec l'original, ça se passe dans une académie de danse en Allemagne (mais à Berlin et non plus à Friburg) qui est bien sur un antre de sorcières et il y a une jeune danseuse venant d'Amérique.
Avec 2h30 cette version développe plus de choses, Argento avait crée avant un tout un film travaillant son atmosphère avec un visuel baroque et puissant, Luca Guadagnino tourne lui un film plus sombre avec un contexte plus ancré dans son époque (surtout au début du film avec comme fond une Allemagne troublée par la bande à Baader) notamment à travers une photographie au teint grisâtre qui renforce le climat lugubre et quelque peu austère du film.
Je craignais que cette durée desservirait le film mais non, aucune longueur à signaler et le final que certains trouveront grotesque et le point culminant de Suspiria.
Une belle découverte, comme quoi revisiter un film n'est pas forcément un sacrilège.