Alors voilà disons le tout de suite, ce "remake" ou "suite" comme on veut l'appeler, après tout ce n'est pas là l'important, n'est pas si mauvais que ça, il aurait pu même avoir une meilleur note de ma part si ce n'est un final décevant.


Ma critique sera simple, ce que j'ai aimé et ce que je n'ai pas aimé car c'est la moyenne 5/10


Ce que j'ai aimé tout d'abord et ce qui différencie immédiatement ce film avec le dernier Halloween vu il y a quelques semaines, c'est qu'il ne fait pas dans le réchauffé, c'est à dire il prend le risque de ne pas se mettre dans la poche les codes du genre pour ramener un max de spectateurs (d'ailleurs ce film va surement divisé) et ose les 2h30 passés. Pour un film d'horreur c'est rarement vu !


Quant je dis ne fait pas dans le réchauffé j'entends par là il ne calque pas son histoire sur l'original, loin s'en faut, on a ici affaire à un tout autre contexte, une autre histoire (pas de spoilers sur la fin) et un parti pris esthétique aussi différent. Et ça , j'ai beaucoup apprécié, car ça sort des sentiers battus et voir un peu de choses "couillus" en ces temps de conformisme benêt, de politiquement correct ou de productions consuméristes flirtant l'ostentation (je ne citerai pas certains studios qui surfent sur les super héros...oups!) ça relève de la fraîcheur.


Ainsi Luca Guadagnino réussit là son pari, il m'a bluffé à créer des digressions, à ancrer son histoire dans un contexte politique, à apporter tout simplement un univers à une oeuvre originale, pour ainsi la voir d'un oeil nouveau et intrigué.


Pour finir sur le côté positif, j'ai trouvé le rôle (ou devrais je dire les rôles) de Tilda Swinton excellent. Son charisme apporte beaucoup et écrase du coup la performance d'une Dakota Johnson loin d'être déshonorante.


Le travail sur les teintes sobres et sombres, à l'image du Berlin de cette période mais à l'opposé du baroque rouge et bleu vif du film d'Argento, était aussi bien vu.
Quant au travail sur la réalisation il est plus que satisfaisant, le film amène beaucoup d'angoisse et de tension.
Je retiendrai la plus belle scène du film, un ballet de danse mortel qui amène un climax de répulsion rarement atteint.


Alors me direz vous pourquoi seulement 5, ce qui n'est pas si mal au final ?


Justement le premier reproche que je pourrai faire est que notre ami Luca se regarde aussi beaucoup le nombril, et à force on commence à se fatiguer, le film accuse pas mal de longueurs, et les digressions pas toujours intéressantes. On retiendra néanmoins ce caméo de Jessica Harper, l'héroine du film original.
J'avoue que les histoires du psy et de sa femme disparue ainsi que celle de Suzi sont un peu de trop.
Aussi on ne sait pas trop pourquoi on apporte autant d'importance au contexte politique et sociale, il n'y a pas de réelle explication quant aux agissements des terroristes et ce qui se passe dans la Tanz.


Mais surtout ce qui m'a vraiment déçu et ce qui a fait descendre ma note c'est cette fin que je trouve trop facile et expéditive. Le réalisateur change donc complètement le scénario original à ce moment mais change également complètement le ton en baignant les scènes dans un bain de sang grotesque, partant dans un délire "WTF" qui ne pas surement ravir tout le monde.


Pour ma part j'ai pas trop aimer ni ce changement de ton soudain ni ce changement scénaristique. L'épiloque n'apporte pas grand chose non plus et après plus de 2h20 de film on pouvait aussi s'en passer.


Bref, Suspiria est une oeuvre intéressante dans le sens où la monture est totalement différente, mais reste décevante sur sa fin.

RC88

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