Ce film a beau être un remake, il possède tout de même assez d’originalité pour pouvoir être considéré comme une œuvre à part entière (un peu comme le Bad Lieutenant de Werner Herzog).
Quel plaisir de l’avoir vu ! Ici, l’art et le rituel sont la même chose.
Visuellement, ce nouveau Suspiria est très bien travaillé, donc très beau ; la lumière, les plans, les chorégraphies… tout est sublime.
Il ne faudrait surtout pas oublier de mentionner la musique de Thom Yorke, qui envoute le spectateur lors des scènes clés. La musique est d’ailleurs relativement peu utilisée dans ce film, ce qui est bien plus agréable qu’une BO qui inonde les oreilles du spectateur et qui tente de le manipuler émotionnellement de façon superficielle (le cas de la plupart des films, malheureusement). La musique est subtile, souvent intradiégétique, il n’y a aucun superflu : elle sert réellement l’image, le rythme et le récit, sans pour autant être écœurante comme dans des blockbusters.
En ce qui concerne l’histoire, elle réussit à être simple sans être simpliste.
La mythologie autour des sorcières est intéressante ; on nous donne assez d’informations pour comprendre leur existence et logique, mais nous ne sommes pas submergés par une pléthore d’explications qui ne ferait que réduire le mystère autour du récit. Les thèmes de l’œuvre (religion, politique, famille, lien entre art et rituel, etc.) sont clairs et classiques sans êtres caricaturaux. Le film ne prend donc pas le spectateur pour un idiot et ne tente pas de tout expliquer bêtement.
De plus, cette histoire de sorcières a été située dans le Berlin de la Guerre Froide, en parallèle au récit personnel du psychologue-enquêteur (nous apprenons également certaines informations sur la jeune femme qui rejoins l’école de danse, lui donnant plus de poids), rendant le tout encore plus intriguant.
Dans le genre « films sur des sorcières », Suspiria est bien plus intéressant que Les Animaux Fantastiques 2 !